Il existe une histoire matérielle des films, globalement méconnue, dont dépend pourtant l’histoire des formes filmiques, qui peuplent nos imaginaires plus ou moins saturés. Pas de film sans tournage, pas de tournage sans décor, naturel ou artificiel, enregistré par la caméra ou reconstitué par ordinateur. Mais que se passe-t-il quand les lieux de tournage, par exemple dans le désert, deviennent des zones de tourisme de masse ? Ou quand les éléments de décor, pour la plupart abandonnés, vieillissent ou se décomposent sur place, à ciel ouvert ? Dans Starouarzazate, Occitane Lacurie établit une cartographie visuelle tourmentée où la « dignité des vestiges archéologiques » coexiste aujourd'hui avec les carcasses d'objets techniques (matériels informatiques, disques durs, moniteurs…) sans lesquels notre expérience des images n'existerait pas. — Dork Zabunyan •