Après avoir discuté avec Aurélien Mole, photographe dont le métier est de rendre compte de ce moment clé de la vie d’une œuvre qu’est son exposition, et confié à Remi Parcollet un essai sur la vue d’exposition à l’ère des réseaux, il fallait se tourner vers les artistes. Comment peuvent-ils créer, non à partir des œuvres des autres – ce qui est devenu banal –, mais à partir des œuvres des autres vues en situation d’exposition ? Mélissa Medan, qui est née en 1993 et vit et travaille à Bruxelles, est adepte des films courts à l’esthétique DIY, aux images appropriées et aux voix de synthèse. Pour Palm, elle a demandé à une intelligence artificielle de décrire des vues d’expositions qui se sont tenues au Jeu de Paume dont le fort à propos Supermarché des images. L’IA en question avait sans doute été entraînée avec des photographies de paysages… mais, qu’à cela ne tienne, elle a réponse à tout et finit par développer un discours qui rappelle le formatage du discours sur l’art. Si bien que les Cartes postales caustiques de Mélissa Medan font tout autant la critique de « l’intelligence superficielle » de la machine que de notre propre rapport aux expositions. — Étienne Hatt •
Cartes postales, vidéo HD, couleur, son, 7 min 47 sec © Mélissa Medan