Performance
Del maiale non si butta via niente
Performance de la série « La Cultura che Vive » par Romina De Novellis
Jeudi 20 octobre 2022 • 11:00
De 11h à 19h
Jeu de Paume - Paris
L’artiste Romina De Novellis (Naples, 1982) revisite des œuvres majeures de l’arte povera dans une perspective écoféministe. Elle propose de réinterpréter et d’actualiser certains thèmes et motifs de l’arte povera, afin de repenser, en résonance avec ce courant, les relations entre les genres et entre tous les êtres vivants.
Del maiale non si butta via niente, 2022 (création) [Du cochon on ne jette rien]
En réponse à la performance de Kounellis Untitled (Twelve Live Horses), 1969 ; De Novellis s’enferme dans une cage d’élevage de truies. Le contrôle et la maîtrise de la natalité caractérisent l’élevage intensif et sa rentabilité économique, un enjeu majeur de l’industrie agro-alimentaire. Le corps des femelles est un objet à surveiller, à maintenir dans une visée productiviste. Dans la culture populaire, le sacrifice du porc est une fête populaire qui rassemble des peuples. De Novellis décide de s’enfermer habillée, telle une femme-objet, pour montrer comme nos sociétés consomment le corps des femmes ainsi que celui des animaux. Elle retrouvera sa liberté à la fin de la journée. Cette action, à la fois proche et lointaine de la performance de Kounellis, affirme une coprésence avec l’animal et, de manière plus générale, une nouvelle sensibilité envers le vivant.
La Cultura che Vive, une série de performances
L’artiste Romina De Novellis revisite des œuvres majeures de l’arte povera dans une perspective écoféministe. Elle propose de réinterpréter et d’actualiser certains thèmes et motifs de l’arte povera, afin de repenser, en résonance avec ce courant, les relations entre les genres et entre tous les êtres vivants. Ainsi, le consumérisme, les inégalités, le poids du passé et la résistance des êtres vivants sont autant de préoccupations palpables dans ses performances où le corps de l’artiste femme entre en jeu. Ce faisant, Romina De Novellis imagine une série d’actions en résonance avec l’attitude militante et l’utilisation de matériaux simples de l’arte povera.
La preuve avec ce titre en forme d’hommage à l’artiste et écrivaine italienne Ketty La Rocca, inspiré de son collage, La cultura che non vive, réalisé en 1964. Les actions de Romina De Novellis réinvestissent certaines attitudes de l’arte povera, avec une affirmation du corps féminin, dans un geste ouvertement écoféministe. Une manière de rappeler que arte est un mot féminin en italien.
biographie
Romina De Novellis (1982) est une performeuse, artiste visuelle et chercheuse, née à Naples, ayant grandi à Rome et résidant à Paris depuis 2008. Avec une formation de danseuse, elle étudie le corps d’un point de vue anthropologique à travers le prisme des cultures méditerranéennes.
L’artiste utilise les théories écoféministes comme paramètre pour analyser et dénoncer les réalités oppressives de nos sociétés et les dichotomies nature-humanité, féminité-masculinité, nord-sud, scientifique-intuitif, pouvoir-corps, establishment- contre-culture. Son intention est de mettre en évidence la réappropriation des traits féminins par les femmes et les hommes, afin de remettre en question les modèles dominants.
Ses œuvres ont été présentées dans de nombreux contextes, dont le MAC – VAL à Ivry-sur -Seine, la Ca’ Pesaro International internationale d’art moderne et contemporain à Venise, le musée MADRE à Naples, la Biennale de Poznan en Pologne, l’Armory Show à New York, la Fondation Villa Datris, l’Espace Louis Vuitton, le Palais de Tokyo, le Musée de la Chasse et de la Nature à Paris, entre autres.
En 2019, Romina De Novellis a initié un projet de résidence d’artistes et chercheurs appelé Domus Artist Residency, basé à Galatina, en Italie.
Romina De Novellis est représentée par la Galerie Alberta Pane – Paris/Venise.
infos pratiques
Dans les salles de l’exposition, gratuit sur présentation du billet d’entrée au Jeu de Paume.