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CielTerre Serguei Karandachov

Événement

Carte blanche à Alexandre Sokourov

Documentaires russes contemporains

Du 11 au 16 janvier 2011

Jeu de Paume - Paris

Dans le cadre de la rétrospective « Alexandre Sokourov : Des pages cachées », le Jeu de Paume a donné carte blanche au cinéaste, du 11 au 16 janvier 2011.

Cette carte blanche sera l’occasion pour Alexandre Sokourov de présenter un choix de documentaires russes contemporains au travers d’une sélection de trois cinéastes : Sergueï Karandochov, Alexandre Rastorgouiév et Alexei Jankowski.

> Mardi 11 janvier à 19 heures
Serguei Karandachov, Pope et paroisse
Documentaire, 2003, vidéo, couleur, 52′, vo st anglais
Écrit et réalisé par Serguei Karandachov et Vladimir Tchoutko
Image : Maxim Drozdov

Un historien d’art, ancien élève de l’Académie de Beaux-Arts de Leningrad, s’est retrouvé prêtre d’une église au village de Térébéni dans la région de Pskov. Il y officie depuis 14 ans déjà. Les paroissiens n’arrivent pas toujours à comprendre leur prêtre savant, ils le considérent comme un original. Pourtant les gens viennent non seulement des villages voisins, mais aussi de Saint-Pétersbourg, de Moscou et même de Paris pour demander un conseil au père Georgi. La mère Valentina, née dans ce village, a elle aussi son idée sur le père Georgi et l’existence de l’univers.

Serguei Karandachov, CielTerre
Documentaire, 2008, vidéo, couleur, 52′, vo st anglais

Une histoire d’amour triangulaire se noue lors d’un pèlerinage. « Le diable envoie-t-il la femme quand il est à bout de ressource ? » se demande un des protagonistes. Un portrait intime de trois personnages, vivants entre le ciel et la terre. Depuis presque 600 ans, au début de juin, des milliers de pèlerins venus de toute la Russie participent à une procession religieuse qui les mène de la ville de Vyatka au village de Velikoretskoe, l’endroit de l’apparition d’une image de saint Nicolas, qui réalise des miracles.

> Samedi 15 janvier à 17 heures
Alexandre Rastorgouiév, Jeudi propre
Documentaire, 2003, vidéo, nb, 52′, vo st anglais

“Il y a un an et demi ou deux ans, j’ai vu un film remarquable, un documentaire. Ce film s’appelle Jeudi propre. C’est un travail brillant, éminent. C’est du cinéma par excellence, dans le meilleur sens du terme, avec de la vérité… » (Alexandre Sokourov)

« Une formation militaire se trouve près de Grozny, la capitale de la République Tchétchène. Dans le camp, les soldats se lavent, font leur lessive, tous ensemble et dans l’atmosphère paisible du quotidien. Ensuite ils partent dans les montagnes, où la vie paisible disparait. Les soldats vont sans doute y mourir. De quoi doivent-il se purifier ? De ces meurtres sans fin, qui pésent peut-être sur leur conscience ?
Nous avons consciemment renoncé à l’idée de montrer le sang, les mains, les pieds coupés. Mais la guerre contamine tout. Les gens sont dans la boue et parlent de la même manière, vivent de la même manière. Ces soldats ont des yeux de veau, les yeux de bête traquée. » (Alexandre Rastorgouiév)

> Dimanche 16 janvier à 17 heures,
en présence du cinéaste
Alexei Jankowski, L’Éthique de Kirkenes
(Igor M. Diakonoff)
Documentaire, 1998, vidéo, couleur, 52′, vo st anglais
Image : Cécile Encieux, Sara Cornu, Serguei Yourizditsky, Alexandre Bourov

Lors de la nuit polaire de 1944, à Kirkenes, petite ville norvégienne détruite par les troupes nazies, le lieutenant Diakonoff, faisant un résumé de sa vie, écrivit dans un petit cahier son « Éthique de Kirkenes ». Il essaya de répondre aux questions que chacun se pose sur la vie, la mort et la conscience. Plus tard, il devint un orientaliste de renommée mondial, l’un des meilleurs spécialistes de l’écriture cunéiforme.
En 1944 toutefois, pas plus qu’aujourd’hui, les vérités éternelles ne s’ouvrent aux humains de manière explicite : elles s’expriment de façon figurée, à travers le quotidien, à travers la signification d’un destin particulier.

Alexei Jankowski, Le Petit Tramway rouge
Documentaire, 2002, vidéo, couleur, 43′, vo st anglais
Alexei Jankowski : scénario, réalisation, image, montage
Serguei Ivanoff : prise de son

Vadim est né dans un village de Sibérie, mais par un changement du destin, c’est à Leningrad qu’il a passé son adolescence. À la chute du pouvoir soviétique, il a décidé de changer sa vie et de revenir dans la ville qui gardait les souvenirs de son premier amour.
« …Cette vie ressemble beaucoup à une forêt. Vous ne la voyez pas pousser. Mais elle change à chaque instant. Elle change… et reste la même.
Comme dans les pièces de Shakespeare :
Nous, la matière dont on fabrique les rêves.
Cette vie est brève et le sommeil l’entoure ».