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Création en ligne

Contagions visuelles

Les images dans la mondialisation

Du 10 mai au 31 décembre 2022

Jeu de Paume – en ligne

Qu’est-ce qu’une image qui marche ? Les images qui ont fait et font encore la mondialisation sont-elles plus fortes et virales que les autres ?  Et quel est leur rôle dans cet étonnant phénomène culturel, social, économique et politique qu’est la mondialisation ?

Visual Contagions prend la question de front, en étudiant les images qui ont fait la mondialisation depuis la généralisation des imprimés illustrés. C’est un projet fou. Pour identifier, visualiser, cartographier la mondialisation visuelle, il faut en effet des corpus numériques gigantesques, des machines surpuissantes, des stratégies computationnelles élaborées. L’exposition présente les jalons de ce chantier. Nous abordons la mondialisation des images au prisme du big data et des algorithmes de vision artificielle, avant de revenir aux méthodes historiques traditionnelles. La démarche nous détache des logiques de « centre et périphéries », comme des lectures darwiniennes de la circulation des images. S’ouvrent des espaces inexplorés qui nous enseignent sur les épidémies visuelles du passé et du présent.

L’expérience est artistique, autant que scientifique : le projet se confronte à la pratique de six jeunes créateurs et créatrices réfléchissant sur le déluge des images. Par leurs interfaces multisensorielles, leurs œuvres nous font envisager les multiples dimensions du problème, entre passé et présent, matérialité et interface digitale, réalisme et onirisme, submersion et contrôle, blague et scientificité.

Béatrice Joyeux-Prunel est historienne de l’art contemporain. Elle est Professeure à l’université de Genève (Suisse), chaire des Humanités numériques. Elle coordonne à l’université de Genève le projet Visual Contagions (Fonds national suisse), et dirige le Centre d’excellence européen Jean-Monnet IMAGO à l’Ecole normale supérieure de Paris où elle a enseigné l’histoire de l’art contemporain de 2006 à 2019. Spécialiste de la mondialisation artistique et visuelle, Béatrice Joyeux-Prunel articule dans son travail d’historienne les méthodes computationnelles et les approches plus traditionnelles (histoire de l’art, histoire sociale et politique). Elle a publié une trilogie désormais classique sur la mondialisation de l’art moderne et des avant-gardes : Les avant-gardes artistiques. Une histoire transnationale (Gallimard, Folio histoire, 2016 et 2018. Volume 1 : 1848 – 1918 ; Volume 2 : 1918 – 1945), et Naissance de l’art contemporain 1945 – 1970. Une histoire mondiale (CNRS Editions, 2021).

Nicola Carboni est chercheur à l’université de Genève, Postdoc dans le cadre du projet Visual Contagions. Il est spécialiste d’ontologie numérique. C’est un virtuose des techniques du web sémantique, autant qu’un philosophe des mots et des noms : comment nomme-t-on, et comment décrit-on pour un ordinateur qu’une image et une autre se ressemblent ? Nicola Carboni et Béatrice Joyeux-Prunel travaillent ensemble sur la circulation mondiale des arts – et notamment sur la circulation des styles.

informations techniques et remerciements

Le projet présente les jalons d’une étude numérique et historique de la mondialisation par l’image. Il est réalisé par une équipe de l’université de Genève en Suisse, financé par le Fonds national suisse pour la recherche (FDNS) et l’université de Genève, en partenariat avec le Centre européen d’excellence Jean Monnet Imago (financement Erasmus +). La plateforme visualcontagions.net héberge également l’exposition numérique d’artistes contemporains, dont le travail se confronte à la viralité des images.

équipe recherche

Adrien Jeanrenaud est doctorant à l’université de Genève dans le cadre du projet Visual Contagions. Il travaille sur la mondialisation des images depuis 1945, et manie la vision artificielle autant que les archives.

Céline Belina est étudiante en Master d’Histoire transnationale dans la Faculté de Lettres à l’Université de Genève ainsi qu’à l’Executive Master in Art Market Studies de l’Université de Zürich. En janvier 2021, elle a rejoint le projet Visual Contagion en tant qu’auxiliaire de recherche et d’enseignement.

Cédric Viaccoz est ingénieur à l’université de Genève. Il a déployé l’infrastructure du projet Visual Contagions.

Robin Champenois est un jeune artiste, doctorant en Recherche-Création et Intelligence Artificielle. Son parcours a commencé par des études scientifiques à l’École normale supérieure (Paris) en mathématiques et en informatique, suivies d’une spécialisation en Vision par Ordinateur et Intelligence artificielle à l’Université Paris-Saclay. En parallèle de ses études, Robin a développé une pratique artistique propre, et contribué à plusieurs expositions et festivals d’art étudiant. Dans son travail, il explore notre relation à ces êtres algorithmiques, et la manière dont leur comportement nous renvoie à notre propre irrationalité. Ses œuvres invitent à la rencontre avec ces machines nourries de nos données ; elles ouvrent la porte de leur intériorité, leurs contradictions, leurs paradoxes.

Thomas Gauffroy-Naudin est étudiant en Master d’Anglais dans la Faculté de Lettres de l’Université de Genève et a rejoint le projet « Visual Contagions » en tant qu’Auxiliaire de recherche et d’enseignement. Il a étudié l’Histoire de l’Art et l’Anglais dans le cadre de son Bachelor à l’Université de Genève entre 2017 et 2020.

artistes

Anim Jeon est un artiste sud-coréen né en 1995 à Bangkok, en Thaïlande. Ses œuvres ont été exposées et projetées dans de nombreux lieux, dont le centre d’art contemporain Platform-L (Séoul), le 20e festival international ALT Cinema & Media (Séoul), le festival PASA (Suwon) et la galerie d’exposition Koo Min Kwon (Hong-Kong). Il suit actuellement un master en beaux-arts à l’Université des arts de Zurich (ZHdK), en Suisse. Il a étudié la photographie à l’université de Chung-Ang, en Corée du Sud, où il a obtenu un B.F.A. en photographie.

Nora Fatehi est étudiante en design media et interactions à l’ECAL. Grandissant en tant que « digital native » dans les années 2000, elle a développé une fascination pour la culture internet, l’évolution de la communication et plus généralement les effets de la technologie sur la société et les générations. À travers ses travaux, elle essaye de combiner humour et critique tout en explorant les possibilités offertes par les différentes formes de médias comme l’AR, la VR ou le code créatif.

Valentine Bernasconi est une jeune créatrice suisse née en 1994. S’exprimant à l’origine à travers des techniques d’animation classiques, c’est grâce à une formation pluridisciplinaire en art et en informatique qu’elle appréhende désormais les nouvelles technologies au profit d’une production artistique. Ingénieure EPFL en humanités digitales, elle réinterprète ici son propre travail de thèse en Digital Visual Studies à l’Université de Zurich sur l’analyse historique et computationnelle des gestes des mains dans la peinture de la Renaissance.

Robin Champenois est un jeune artiste français, informaticien et plasticien qui termine un doctorat en recherche-création à l’Ecole normale supérieure de Paris. Son travail explore notre relation à ces êtres algorithmiques, et la manière dont leur comportement nous renvoie à notre propre irrationalité. Ses œuvres invitent à la rencontre avec ces machines nourries de nos données ; elles ouvrent la porte de leur intériorité, leurs contradictions, leurs paradoxes.

Rui-Long Monico est chercheur indépendant en histoire de l’art, doctorant à l’Université de Genève et directeur de création de l’atelier de communication visuelle Candy Factory à Genève. Militaire, artiste plasticien et iconophile, il s’intéresse à la genèse et au rôle des images dans la société contemporaine. Il est le concepteur et créateur de la muséographie virtuelle de cette exposition virtuelle ainsi que de l’identité visuelle du projet FNS Visual Contagions – pour lesquels il a exploré la notion d’Unheimlichkeit, esthétique flottant entre familiarité inquiétante et plaisir déconcertant, si présente dans la culture Internet.

Truckthomas, beatmaker et DJ, est avant tout un digger, un archiviste de la musique. À travers le Hip-Hop, il remonte la chaine du sampling pour se passionner de Jazz, de Funk et de Soul. Les disques nourrissent ses beats à base de samples, certes ancrés dans le boom bap, mais qui dépassent la simple nostalgie. En tant que DJ, les styles vont du hip-hop à la disco dans des lieux comme le Montreux Jazz Festival ou sur les ondes de Couleur 3. En 2020, il lance Sconsolato, un label centré sur le jazz qui redonne vie à des œuvres oubliées du genre. L’année suivante, il présente sa nouvelle structure Word to the Wise, visant à mettre en lumière le talent des beatmakers locaux.

Un projet de l’université de Genève (Fonds national suisse),
en collaboration avec le Centre IMAGO (École normale supérieure, Paris / Erasmus +).

Commissariat : Béatrice Joyeux-Prunel et Nicola Carboni