Exposition
1, 2, 3... Couleur !
L'autochrome exposée
Du 02 décembre 2022 au 28 mai 2023
Jeu de Paume - Tours
En juin 1907, la Société Lumière commercialise le premier procédé industriel de photographie couleur : l’Autochrome. Attendu depuis l’invention de la photographie en 1839, ce progrès provoque une révolution.
Le grand photographe américain Edward Steichen (1879-1973) écrivait à son propos qu’il s’agissait du « plus beau procédé que la photographie nous ait jamais donné pour traduire la nature ». L’engouement pour la nouvelle technique fut en effet à la fois intense et relativement bref : il dura un peu plus de deux décennies, le procédé tombant progressivement en désuétude dans les années 1920 et 1930. L’autochrome traversa par la suite une longue période d’oubli. Trop fragile, trop difficile à exposer, non reproductible, elle fut pendant longtemps l’un des grands délaissés de la photographie, telle une branche morte qui semblait n’avoir donné que de trop rares fruits.
De cet abandon, l’autochrome a été tirée depuis deux décennies par quelques historiens et collectionneurs qui, à contre-courant, ont su en apprécier la finesse, la sensualité, l’étrangeté.
L’exposition 1,2,3 Couleur ! L’autochrome exposée rassemble 176 œuvres issues de deux collections, dont une quarantaine de plaques originales. La diversité des autochromes présentées illustre la très large utilisation de ce support au sein de la société, des photographes anonymes ou de renom au service photographique des armées.
Accompagnant l’exposition présentée au château de Tours, l’album qui sera édité est une contribution à ce renouveau d’intérêt illustré par les deux collections. D’une part, la collection AN réunie depuis 2006 par Soizic Audouard et Élizabeth Nora, qui par sa très grande qualité et sa diversité constitue une merveilleuse introduction à l’esthétique très singulière de l’autochrome. De l’autre, le fascinant fonds d’autochromes de la Première Guerre mondiale conservé à la MPP (Médiathèque du patrimoine et de la photographie). Cette sélection, si riche soit-elle, n’a pas vocation à relater une histoire du procédé mais se veut davantage une introduction.