Cours & Conférences
Figurations cinématographiques et régimes d’historicité / 1
Entre fiction et documentaire. Du reportage au long-métrage de fiction : variation de la prise de vues
Vendredi 04 février 2011 • 16:00
Jeu de Paume - Paris
Pour l’historien, un film ne s’inscrit presque jamais dans un univers déconnecté de toute référence. Il possède même de nombreuses marques d’historicité, signes, entre autres, du caractère collectif de sa production, de sa mise en œuvre et de ses usages.
Les efforts effectués, ici ou là pour favoriser une approche méthodique de lecture des films, ont contribué à leur appropriation par les chercheurs. Leur usage se répand désormais dans des travaux dont ils ne sont pas la source principale, tout en privilégiant, dans leur lecture, les exigences d’une analyse scientifique.
Les Masterclass procèdent de deux principes : inviter des artistes et des professionnels ; trouver une forme adaptée à l’exposé, la projection d’images et la discussion qui, tout en se situant à un niveau d’exigence universitaire, offre un espace de rencontre informel. Il s’agira de montrer, à partir de ce dispositif, la manière dont le cinéma peut donner une place au spectateur, sans pour autant opposer démarches documentaires et créations fictionnelles, et comment, en retour, nous pouvons exercer une activité réflexive sur les régimes d’historicité des films.
> Séance 1 : « Entre fiction et documentaire. Du reportage au long-métrage de fiction : variation de la prise de vues »
Avec Luciano Tovoli, directeur de la photographie.
Coordination : Chun-Chun Wang, avec Valentina Grossi, Andrea Marcolini et Sophie Moreau (étudiants-chercheurs).
Comment la prise de vues intervient-elle dans la création d’un documentaire et d’une fiction ?
L’approche technique et artistique varie-t-elle dans les deux cas ?
La collaboration entre Luciano Tovoli et Michelangelo Antonioni peut nous éclairer sur ces questions. Né en 1936 en Toscane, Luciano Tovoli a signé la photographie de deux films d’Antonioni : le documentaire Chung Kuo, Cina (1972) et la fiction Profession : reporter (1975). Le premier est l’un des rares films étrangers réalisé en Chine continentale dans les années soixante-dix. Il fait montre d’une grande beauté esthétique et humaine. Le deuxième est qualifié par le cinéaste lui-même comme étant l’un de ses films les plus aboutis en termes esthétiques, alors qu’il a constamment recours à la technique du reportage. Le revers du procédé habituel serait-il une porte ouverte à l’innovation artistique ?
Les échanges réciproques entre Tovoli et de grands cinéastes italiens tels que Dino Risi, Dario Argento, Marco Ferreri, Ettore Scola, Luigi Comencini, ainsi que ses multiples expériences documentaires peuvent enrichir la discussion sur l’approche de la photographie dans un cinéma sans frontière entre les genres.
À l’auditorium, le vendredi 4 février à 16 heures. Trois euros ou entrée libre sur présentation du billet d’entrée aux expositions (valable uniquement le jour même). Gratuit pour les adhérents du Jeu de Paume et de l’université Paris 8.
> »Figurations cinématographiques et régimes d’historicité : séminaire organisé, sous la direction de Christian Delage, historien et professeur à l’université Paris 8, par les étudiants-chercheurs Rémy Besson, Stéphanie Louis, Constance Ortuzar, Aurélien Rigaud et Pier-Alexis Vial.
Ce cycle de 5 séances est réalisé en partenariat avec EHESS, Paris 8, IHTP-CNRS, Culture visuelle, Cinémadoc.