Création en ligne
Là où habite ma maison
Un projet en ligne de Jeanne Susplugas
Du 01 mars au 12 octobre 2021
Jeu de Paume – en ligne
Le confinement nous a fait prendre conscience des quatre murs qui nous entourent. Nous avons passé plus de temps que jamais à l’intérieur, chez nous ou là où nous avons pu nous abriter pendant ces quelques semaines où le monde entier était comme enfermé à cause d’un virus. Indéniablement, les écarts socio-économiques ont marqué les conditions de vie des différents confinements mais cette situation a surtout dévoilé des dysfonctionnements relationnels et accéléré ou fait éclater des situations domestiques déséquilibrées voire perturbées.
Dans ce contexte si particulier, Jeanne Susplugas s’est mis à collecter des témoignages du confinement. Ces petites histoires ont été transmises à l’écrivaine Claire Castillon qui a réinterprété les situations pour proposer des récits imaginaires et percutants.
Cette collection n’a pas pour vocation une analyse ou une enquête sociologique exacte mais plutôt de proposer une palette d’expériences, certaines douloureuses, d’autres frustrantes, amères ou troublantes qui traitent de manière sensible et pointue de nos réactions face à un évènement inconnu et imprédictible. Des situations exagérées, des désirs, des mensonges, des violences, des malentendus induits par le huis-clos… En filigrane, l’artiste questionne le rôle de la maison comme « lieu refuge » et dénonce de façon déterminée la régression du rôle de la femme ainsi que l’augmentation des violences conjugales pendant cet enfermement forcé.
À travers une douzaine de fenêtres, la seule ouverture que nous avions vers l’extérieur, nous pénétrerons dans ces foyers pour écouter les réflexions intimes et points de vue féminins ou masculins, lus par l’écrivaine elle-même.
Pendant ces quelques semaines, nous avons fait corps avec nos intérieurs, et nos « maisons » sont devenues des tierces personnes dans nos vies, « Là où habite ma maison ».
Jeanne Susplugas
Née à Montpellier, vit à Paris, France. La démarche de Jeanne Susplugas, engagée et sensible, s’en prend à toutes les formes et stratégies d’enfermement. Elle n’a de cesse d’interroger les relations de l’individu avec lui-même et avec l’autre, face à un monde obsessionnel et dysfonctionnel. Avec distance et précision, elle explore un large éventail de médiums – dessin, photographie, installation, sculpture, son, film, réalité virtuelle, verre, céramique, fil de lumière. Autant de langues qui s’enrichissent mutuellement pour créer une esthétique séduisante en apparence mais vite inquiétante voire grinçante. Les ramifications qu’elle élabore créent une œuvre globale riche d’interprétations. Un travail protéiforme, transversal, qui met le regardeur face à des sensations contradictoires – troublé et rassuré, inquiet et serein. Son travail a été largement montré en France et à l’étranger notamment dans des lieux tels le KW à Berlin, la Villa Medicis à Rome, le Palazzo delle Papesse à Sienne, le Palais de Tokyo à Paris, le Fresnoy National Studio, le Musée d’Art Moderne de St Etienne, le Musée de Grenoble, ainsi qu’à la Biennale d’Alexandrie et de Shangai ou la Nuit Blanche à Paris. Ses films ont été présentés lors de festival tels Hors-Pistes (Centre Pompidou, Paris), Locarno International Festival, Miami International Festival, Les Instants Vidéos à Marseille ou Les Rencontres Internationales Paris/Berlin/Madrid.