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Le Dieu noir et le Diable blond 1964 Glauber Rocha

Événement

L'âge de Glauber

Rétrospective Glauber Rocha

Du 06 novembre au 18 décembre 2012

Jeu de Paume - Paris

Le Jeu de Paume et le Festival d’Automne proposent une rétrospective des films du cinéaste Glauber Rocha, porte-parole du cinema novo, la nouvelle vague brésilienne. En deux décennies intenses, Glauber Rocha, mort à quarante-deux ans en 1981, se sera imposé comme une figure majeure du cinéma brésilien, avec des films fortement politisés et revendicatifs.

Cette rétrospective est l’occasion de découvrir de nombreux films, rarement montrés, issus des archives du Tempo Glauber à Rio de Janeiro, notamment L’Âge de la Terre, qui fit scandale au Festival de Venise en 1980. Les réalisateurs Joël Pizzini et Paloma Rocha seront présents lors de la projection de leur documentaire Anabazys, sur le tournage de L’Âge de la Terre. Enfin, à l’occasion de cette rétrospective, le Jeu de Paume présentera une sélection de jeunes cinéastes brésiliens révélés ces dernières années sur la scène internationale.

Quel est l’âge de « Glauber », l’étoile filante du cinéma brésilien, qui a brûlé sa vie et quitté le monde à
42 ans, en 1981 ? Quel est l’âge de celui qui, en deux décennies intenses, s’est imposé comme le porte-parole du cinéma novo à l’époque des sixties, des seventies, des révolutions politiques et esthétiques, « tricontinentales », « tropicales », « anthropophages », et des nouvelles vagues du monde entier, et comme la révélation du cinéma brésilien qui, sans lui, et après lui, a toujours eu du mal à s’internationaliser ?

Quel est l’âge de Glauber ?

L’Âge de la Terre certainement, pour reprendre le titre de son dernier film, qui fit scandale au Festival de Venise en 1980.
C’est de ce film hors du commun et rarement présenté – dont on découvrira le laboratoire vivant, les rushes et le tournage, dans le brillant documentaire Anabazys de Joël Pizzini et Paloma Rocha, vrais auteurs et vraie famille qui seront à Paris, pour parler du temps de l’archive (le Tempo Glauber), du travail fait à Rio pour sauvegarder, restaurer et comprendre l’œuvre monumentale du cinéaste, critique, écrivain, dessinateur –, c’est de cet Âge de la Terre (Idade da Terra) qu’il faut repartir.

C’est ce film scandaleux et difficile, ce chant sur la mort de Pasolini, ce décompte apocryphe de tous les Christs possibles du Tiers-Monde qu’il faut comprendre pour reprendre aujourd’hui tout Glauber..
Reprendre depuis Pátio, le court-métrage expérimental et esthétisant du commencement, lui aussi restauré, et Barravento, le premier long-métrage, film marxiste sur les pêcheurs, qui lui fait commencer sa carrière comme Visconti a débuté la sienne avec La Terra tréma.
La Terre « tremble » et « flambe » aussi chez Glauber. Dans Dieu et diable sur la terre du soleil – titre original de Le Dieu noir et le Diable blond –, la terre tremble sous les coups du destin qui accable les paysans du Sertão. Dans Terre en transe, elle s’hystérise sous l’effet narcotique de l’affect du pouvoir politique ; dans les documentaires sur l’Amazonie et le Maranhão ; sur le sol africain, dans Le Lion à sept têtes – et au titre en cinq langues : Der leone have sept cabeças –, elle est remuée par le bruit et la fureur du colonialisme, par l’humour, par un Jean-Pierre Léaud halluciné.

Sont présentés également les films plus rares Cancer et Têtes coupées, les documentaires sur Jorge Amado l’écrivain et Di Cavalcanti le peintre, et la monumentale et inachevée Histoire du Brésil.

Enfin on peut revoir Claro, film conçu avec la lumineuse Juliet Berto, improvisant avec Glauber, dans les années où ils vécurent ensemble à Rome, ensoleillée comme le Brésil. Ensoleillée et bruyante comme la voix forte et terriblement revendicative de Glauber, comme le cinéma, toujours novo quel que soit son âge, de Glauber Rocha.

À l’occasion de cette rétrospective, le Jeu de Paume présente un choix de jeunes cinéastes brésiliens révélés ces dernières années sur la scène internationale.

Hervé Joubert-Laurencin

> Programmation
Danièle Hibon et Hervé Joubert-Laurencin

Pour consulter l’intégralité de la programmation,
téléchargez le Petit Journal en bas de page.

> Partenaires
Cycle réalisé en partenariat avec le Festival d’automne à Paris
et l’Ambassade du Brésil en France.
En collaboration avec la 23e édition du FIDMarseille.

En partenariat avec luso.fr

Sur le magazine :
> Lire « Les manifestes de Glauber »

> Lire le texte de Albert Elduque : « L’âge de Glauber ou la collision des temps »

Calendrier des projections spéciales

> Mardi 6 novembre à 19 h
Soirée d’ouverture, en présence de Danièle Hibon et Hervé Joubert-Laurencin.
Pátio, (Brésil, 1959, 11’) de Glauber Rocha.
Barravento, (Brésil, 1962, 80’) de Glauber Rocha.

Réservation indispensable : infoauditorium@jeudepaume.org

> Vendredi 9 novembre à 19 h
Soirée présentée par Danièle Hibon et Hervé Joubert-Laurencin, programmateurs de la rétrospective, suivie d’une discussion avec Paloma Rocha, réalisatrice et fille de Glauber Rocha.
Maranhão 66 (Brésil, 1966, 11’) de Glauber Rocha.
Di Cavalcanti (Brésil, 1977, 18’) de Glauber Rocha.

Réservation indispensable : infoauditorium@jeudepaume.org

> Samedi 10 novembre à 14 h 30
En présence de Danièle Hibon et Hervé Joubert-Laurencin.
L’Âge de la Terre (Brésil, 1980, 140’) de Glauber Rocha.

> Samedi 10 novembre à 18 h
En présence de Paloma Rocha, réalisatrice.
Anabazys (Brésil, 2007, 140’) de Paloma Rocha et Joel Pizzini.

> Mardi 27 novembre à 19 h
Conférence de Hervé Joubert-Laurencin, programmateur de la rétrospective,
avec la projection de :
Di Cavalcanti (Brésil, 1977, 18’) de Glauber Rocha.
Stendali (Italie, 1960, 11’) de Cecilia Mangini.