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1980 Soldats fouillant la passagers du bus sur l’autoroute Nord, El Salvador.
© Susan Meiselas/ Magnum Photos

Susan Meiselas

Cours & Conférences

Les images à l’épreuve du terrain 2/4

Avec Béatrice Patsalides Hofmann du Centre Primo Levi

Mardi 06 mars 2018 • 19:00

Jeu de Paume - Paris

En écho au travail de Susan Meiselas, des associations et ONG, dont le Centre Hubertine Auclert, le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir, le Centre Primo Levi, l’association FIT, l’association PEROU et la Fondation Institut kurde de Paris, sont conviées dans l’espace d’exposition du Jeu de Paume pour partager leurs expériences sur le terrain avec le public et discuter de leurs actions contre les violences faites aux femmes ou pour accueillir les migrants et réfugiés.
Comment les images s’insèrent-elles dans leurs réflexions et leurs démarches ?

Dans l’après-coup de la violence politique : survivre, vivre, retrouver sa part d’ombre…
Dans ce cadre, le Jeu de Paume invite le Centre Primo Levi à présenter ses actions pionnières auprès des réfugiés et demandeurs d’asile. L’intervention de la psychologue clinicienne et psychanalyste du Centre, Béatrice Patsalides Hofmann, portera sur ses pratiques thérapeutiques et sur la question du contrôle du regard et de l’image comme instrument de torture.

Dans l’univers du tortionnaire où tout de l’ennemi doit devenir visible pour être dominé, le regard « panoptique » des geôliers devient un instrument de torture. Il est utilisé afin d’anéantir l’autre dans sa part d’ombre, son secret, son plus intime. Dans la pratique thérapeutique avec les personnes qui ont subi des persécutions et violences politiques, la question de l’image nous intéresse par son lien avec l’invisible, l’in-image-inable. L’image — en tant qu’image du corps, image de soi, étayage imaginaire du sujet — nous interpelle là où elle fut atteinte, brisée, ébranlée, fragmentée, salie par la torture. Face à nos patients, résister à être captivés par le fascinum de l’horreur et œuvrer à restituer au sujet singulier sa part d’ombre à l’encontre du sentiment de transparence totale de son corps violenté, devient alors un exercice thérapeutique et éthique primordial.

Le Centre Primo Levi

Plus de 140 000 personnes victimes de torture et de violence politique seraient aujourd’hui présentes en France. Il s’agit d’hommes, de femmes mais aussi d’enfants dans un état de très grande souffrance physique et psychologique, polytraumatisés par les violences inimaginables subies dans leur pays, à travers l’exil et les conditions d’extrême précarité dans lesquelles ils vivent sur notre territoire.

Créé en 1995 par Amnesty International, Médecins du Monde, ACAT, Juristes sans frontières et Trêves, le Centre Primo Levi est la seule structure en Île-de-France offrant à la fois des soins médico-psychologiques et un soutien socio-juridique à ces personnes en grande souffrance. En parallèle de son action clinique, l’association forme les professionnels extérieurs en lien avec ce public et développe des actions de sensibilisation et de plaidoyer à tous les niveaux de la société en faveur des demandeurs d’asile et réfugiés politiques ayant été victimes de violences extrêmes.

www.primolevi.org

Rencontre dans les salles de l’exposition « Susan Meiselas » avec Béatrice Patsalides Hofmann, psychologue clinicienne et psychanalyste du Centre Primo Levi, le mardi 6 mars 2018 de 19 heures à 21 heures.
Accès libre sur présentation du billet du jour d’entrée aux expositions.
Renseignements : infoauditorium@jeudepaume.org