Info

La visite de l’exposition Chantal Akerman du mardi 26/11 à 19:00 est reportée au samedi 30/11 à 11:30

Header img
Mad Men © DR

Cours & Conférences

Politiques d'une série : l'Amérique de Mad Men / 4

Romain Huret : Peggy Olson, la célibataire

Vendredi 10 mars 2017 • 18:30

Jeu de Paume - Paris

Ce nouveau séminaire sur les séries télévisées a un objet à la fois plus et moins précis que le précédent. Alors que le précédent « DES/CHAÎNES » était consacré aux
procédures et aux techniques du genre, « Politiques d’une série : l’Amérique de Mad Men » ne traite que d’une série. Diffusé sur AMC entre 2007 et 2015, Mad Men est
vite devenu un phénonème culturel mondial sans équivalent.

Les raisons sont nombreuses. Elles tiennent au charisme de Jon Hamm dans le rôle de Don Draper, publicitaire énigmatique et séducteur, au soin apporté à la reconstitution – le récit va de 1959 à 1972 –, ainsi qu’à une description particulièrement fine d’une société à la fois éloignée et proche de la nôtre.
C’est en ce sens que l’objet de ce séminaire est également plus large. Mad Men invite en effet
à poser des questions d’histoire culturelle et politique. À les poser au sein du paysage actuel
des séries – qu’est-ce qui distingue celle-ci d’illustres devancières comme Les Soprano ? –, mais aussi dans un cadre plus large : en quoi Mad Men rencontre-t-il les préoccupations d’historiens, de sociologues ou de philosophes ? A poser ces questions au passé – à quoi ressemblèrent les années 1960 ? – et à les poser au présent : comment une série d’aujourd’hui regarde et reformule cette décennie ? Alors que Donald Trump vient d’être élu à la Présidence, il n’est pas difficile de percevoir les échos contemporains d’une série qui parle de la place des femmes au travail et dans la société, de la lutte pour les droits civiques, et dont les personnages principaux peinent à reconnaître qu’autour d’eux, le monde change…

Ce séminaire procède donc par circulations et éclairages croisés : problèmes d’hier et problèmes d’aujourd’hui ; culture des années 1960 et culture des années 2000 ; télévision, art et politique ; citations et allusions, texte et sous-texte… Comment faire parler Mad Men ?
Comment faire parler la série au-delà de ce que, bien souvent, elle dit, et au-delà du genre auquel elle appartient ?

Chacune des six séances est organisée autour d’un(e) invité(e). Philosophes, sociologues,
historiens, spécialistes de la littérature ou des séries analysent chacun un aspect de
Mad Men pour le replacer dans un ensemble plus vaste : le rapport entre le générique animé,
le rêve américain et la réinvention de soi ; la figure de la célibataire et, à travers elle, du modèle familial ; le rôle tenu par la publicité et par la marchandisation du corps féminin ; la place accordée à la minorité noire et le traitement de l’assassinat de Martin Luther King ; les significations des choix musicaux accompagnant les génériques de fin…
Avec : Elisabeth Bronfen, professeur d’études américaines, Emmanuel Burdeau, directeur du
séminaire et critique de cinéma, Emanuele Coccia, philosophe, Arianne Hudelet, maître de
conférence et spécialiste des séries américaines, Romain Huret, historien des États-Unis, Sylvie
Laurent, américaniste.

ROMAIN HURET : PEGGY OLSON, LA CÉLIBATAIRE

Dans la perspective du livre qu’il prépare sur les célibataires américains, Romain Huret intervient sur le personnage extraordinaire à tous égards de Peggy Olson — interprétée par Elisabeth Moss —, seule femme de la série à n’être pas mariée. À partir du personnage de Peggy, c’est de la place des célibataires dans une société américaine dominée, hier et aujourd’hui, par le modèle familial, que parle notre invité.

L’invité : Romain Huret est historien des États-Unis, spécialiste des inégalités économiques et sociales. Il est l’auteur de La fin de la pauvreté ? Les experts sociaux et la Guerre contre la
pauvreté aux États-Unis (1945-1974)
(Ed. de l’EHESS, 2008), Les conversateurs américains se mobilisent : l’autre culture contestataire (dir., éd. Autrement, 2008) et Katrina 2005 : l’ouragan, l’État et les pauvres (Ed. de l’EHESS, 2010)..

À l’Auditorium du Jeu de Paume, le vendredi 10 mars à 18h30.
Tarif de la séance : 3 euros / gratuit sur présentation du billet d’entrée du jour aux expositions et pour les abonnés.
Renseignements : 01 47 03 12 50 / infoauditorium@jeudepaume.org