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Mark Lee dans Let the Wind Carry Me 2010

Événement

Portrait d’une île : la vitalité du documentaire à Taïwan

Du 15 décembre 2010 au 09 janvier 2011

Jeu de Paume - Paris

Déjà présent dans l’histoire du cinéma taïwanais, le documentaire est un genre en plein essor depuis le début des années 2000. L’incitation à la commande par la télévision publique, le soutien de cette dernière à la production, l’intérêt du public et l’émulation parmi les jeunes réalisateurs portés par la vague créative du « nouveau cinéma taïwanais » ont fait du documentaire l’une des formes les plus vivantes de la création contemporaine. Il est en effet devenu la scène de la plupart des enjeux de la vie politique, sociale et culturelle de Taïwan.
Les thèmes de cette programmation sont ceux que l’on retrouve dans toutes les parties du monde : « La vie dans la ville, les problèmes d’individus et de société », « La vie dans la nature et sa préservation ». Toutefois le programme aborde également des thèmes qui sont propres à l’île : « Taïwan, une île et des îles », « Les expériences traumatiques, celles de l’Histoire, celles des catastrophes naturelles » (comme le tremblement de terre de 1999), enfin « La question ethnique ».
À travers d’une trentaine de documentaires se dessine le portait d’une île, l’expérience d’un passé chargé, d’un avenir inquiet, une « zone sensible » au centre d’un complexe géopolitique souvent tendu.
Danièle Hibon

Programmation proposée par Danièle Hibon,
avec la collaboration avec Teresa Huang,
assistée de Marie-Jo Malvoisin

Ce cycle est organisé en collaboration
avec le Centre culturel de Taïwan à Paris

> Retrouvez le détail de la programmation en téléchargeant le PDF du Petit Journal, en bas de page.

> SOIRÉE D’OUVERTURE
le mercredi 15 décembre à 20 heures

Projection en avant première du film inédit
Let the Wind Carry Me de Chiang Hsiu-Chiung
et Kwan Pun-Leung,
2010, 90’, vo st anglais,
grand lauréat du Tapei Film Festival 2010.
En présence de la réalisatrice Chiang Hsiu-Chiung.

Documentaire sur l’opérateur de cinéma de renommée internationale Mark Lee Ping-Bin.
Né à Taïwan, Mark Lee Ping-Bin est, depuis plus de vingt ans, directeur de la photo des films les plus célèbres de Hou Hsiao-Hsien (Un temps pour vivre, un temps pour mourir, 1985, Fleurs de Shangaï, 1998, Millenium Mambo, 2001, Three Times, 2005), de Wong Kar-Wai (In the Mood for Love, 2001), de Tsai Ming-Liang (Et là-bas quelle heure est-il ?, 1994, Vive l’Amour, 2001), de Hirokazu Koreda, de Tran Ann-Huang…
Une vie de globe-trotter à la poursuite de quelques moments volés aux tournages de films pour retrouver sa mère qui, restée seule, éleva cinq enfants.

> PROJECTIONS & RENCONTRE
le jeudi 16 décembre à 17 heures

Silent Delta de Shen Ko-Shang
2000,16 mm, couleur, 22’, silencieux.
En présence du cinéaste.

L’histoire de ces trois atolls coralliens au nord de Taïwan pourrait se définir par les traces du passage des hommes. Un bateau de tourisme longeant les plages de Pinacle Island, une chèvre solitaire sur Cotton Island, et sur Peng-Jian Island la présence d’un soldat japonais oublié sur l’île après l’invasion japonaise. Silent Delta est aussi un film qui repose sur les témoignages de la nature elle-même, sa faune, sa flore sauvages.

West Island de Chu Hsien-Jer, 30’, vo st anglais.
Who’s Fishing ? de Singing Chen, 17’, vo st anglais.

> PROJECTION & RENCONTRE
le vendredi 17 décembre à 17 heures

Baseball Boys de Shen Ko-Shang,
2009, 35 mm, couleur, 86’, vo st anglais.
En présence du cinéaste.

Les réalisateurs ont accompagné pendant plusieurs mois l’entraînement au baseball de ses jeunes acteurs aborigènes issus de l’arrière-pays pauvre de Taïwan. Nous les voyons rasés, la tête couverte de casquettes cocasses, exercer le jeté de la balle pour courir jusqu’à épuisement de leurs forces. Le dynamisme de la caméra au poing nous laisse non seulement vivre le violent corps à corps des jeunes, mais nous devenons également témoins des conflits au sein de l’équipe. Les jeunes comprennent exactement le sens de ce défi au seuil du passage à l’âge adulte : l’espoir d’échapper au cycle de la misère grâce au succès sportif.