Header img

Festival

Rencontre librairie

Rencontre avec Jakuta Alikavazovic, auteure de Comme un ciel en nous et Daniel Levin Becker

Mardi 19 avril 2022 • 19:00

de 19h à 21h

Jeu de Paume - Paris

Si l’on s’en tient aux faits, l’auteure passe la nuit du 7 au 8 mars 2020 au musée du Louvre, section des Antiques, salle des Cariatides, avec un sac en bandoulière dans lequel il y a, entre autres, une barre de nougat illicite.
Les faits, heureusement, ne sont rien dans ce livre personnel, original, traversé d’ombres nocturnes et de fantômes du passé, de glissades pieds nus sous la Vénus de Milo, ce livre joyeux et mélancolique, qui précise vite son intention : « Je suis venue ici cette nuit pour redevenir la fille de mon père. ».
Quel père, en fait ? Celui, biologique, né en 1951 dans un village du Monténégro, alors une partie de la défunte Yougoslavie, qui vient à Paris par amour, par fuite, pour voir le Louvre, une ville dans la ville, un père qui ne sait pas bien parler le français et voit tout en noir et blanc. Celui, plus probable, le père exilé à qui l’on a dit que « sa fille ne parlera jamais français », l’esthète-pilleur qui se promène l’air de rien avec sa fille Jakuta au Louvre, et lui demande, lui transmet en héritage : « Et toi, comment t’y prendrais-tu pour voler la Joconde ? ». En effet : comment ?
Même si l’auteure exprime que « la honte vous rassemble bien mieux que le reste », il serait aisé, après la lecture, d’affirmer que l’amour, celui réciproque d’un père pour sa fille unique, vous rassemble et vous tient debout. Comme la Vénus de Milo, les siècles durant.

Jakuta Alikavazovic est née en 1979 à Paris d’une mère bosniaque et d’un père monténégrin. Sa jeunesse est bilingue et multiculturelle, protégée du conflit des Balkans bien qu’assombrie par ses répercussions. La littérature lui fournit tôt un refuge et un exutoire. Ancienne élève de l’École normale supérieure de Cachan, elle a séjourné aux Etats-Unis, en Écosse et en Italie. Elle poursuit une thèse sur les cabinets de curiosités et les chambres de la mémoire. Elle est agrégée d’anglais. Elle a participé au projet « 5 mn avant l’aube », performance réalisée au jardin des Doms pendant l’édition 2006 du festival d’Avignon. D’autre part elle collabore de façon régulière avec l’artiste irano-américaine Rosha Yaghmai. Elles s’attachent à développer une architecture à quatre mains: leurs projets, alliant sculpture et littérature, sont faits de regards croisés sur l’histoire. Elles devraient exposer leurs premiers travaux en 2010 à Los Angeles… Elle partage sa vie entre Paris et Strasbourg. Ses passions – pour l’art contemporain, la linguistique, la littérature anglo-saxonne, les musées d’histoire naturelle – traversaient les nouvelles d’Histoires contre nature (L’Olivier, 2006). Lauréate de la bourse « écrivain » de la Fondation Lagardère en 2007 et du prix Goncourt du premier roman en 2008, elle a publié aux éditions de l’Olivier Histoires contre nature (2006) et Corps volatils (2007 ; Points, 2010).

infos pratiques

Accès libre sur réservation