
Partages d'expérience
Jeu de Paume x Université Paris 8
En lien avec le festival Paysages mouvants
Dans le cadre du cours «Atelier de recherche-création», les étudiants du Master 1 Industries Culturelles et Créatives de l’Université Paris 8 Vincennes – Saint–Denis ont été invités à développer des cartes-blanches audiovisuelles autour de l’exposition collective « Paysages mouvants » présentée au Jeu de Paume du 7 février au 23 mars 2025.
Fruit d’une collaboration avec des étudiants de l’Université Paris 8, leurs enseignantes Julie Peghini et Bérengère Voisin, et les équipes éducatives et de communication du Jeu de Paume, cinq réalisations audiovisuelles ont été imaginées en lien avec les œuvres de l’exposition « Paysages mouvants ». Répartis par groupes, les étudiants ont conçu, écrit, réalisé et post-produit des formats courts diffusés sur les réseaux sociaux du Jeu de Paume.
Une approche expérimentale et subjective a été encouragée au cours des séances de travail (présentation du projet et de la commande passée par le centre d’art, visite commentée de l’exposition, échanges autour des intentions et des productions). Une fois finalisées, les créations ont fait l’objet d’une séance de projection dans l’auditorium du Jeu de Paume et d’un retour d’expérience de la part de tous les acteurs du projet.
LES FILMS
Une invitation à disparaître, voyage vers un rêve psychédélique
Par Nassor Ahmed Attoumane, Eloïsa Magaud, Mélodie Voiry, Julia Saminska, Ahmed Sané
D’après l’œuvre de Julian Charrière, An invitation to disappear
« Nous avons décidé de choisir l’œuvre An invitation to disappear de Julian Charrière car elle nous évoquait de manière unanime l’urgence climatique. Ce sujet nous touche particulièrement car nous avons constaté que le bombardement d’informations négatives par les médias favorise un sentiment d’impuissance et une sidération qui nous empêche de mener des actions concrètes. L’œuvre de Julian Charrière reflète cette idée de prise au piège, le visiteur est entouré par les flammes ou par un milieu hostile, mais figée, dans l’observation d’un monde qui va à sa perte. »
Porcs D’Épiais Rhus
Par Maali Sauvion, Flavie Tolrest, Thomas Robic, Malo Deron, Igor Smadja
D’après l’œuvre de Richard Pak, l’île naufragée
« Un photographe énigmatique et aventureux se meut depuis le musée du Jeu de Paume, d’où le travail de Richard Pak l’amène au travers d’une réflexion sur l’abandon dans des lieux industriels, pour un voyage dans l’errance et la solitude que cause l’industrialisation désabusée d’un occident qui objectifie les animaux et leur exploitation. A l’image de l’impact de l’industrialisation et de ses échecs successifs, le film se dégrade : sa couleur et son intensité, le son et sa saturation en viennent petit à petit à se lisser pour remonter le fil du temps que vit le personnage. Reprenant l’idée du processus de dégradation de photographies d’un lieu abandonné comme l’a fait Richard Pak avec le phosphate de l’île Nauru, nous suivons à rebours le voyage initiatique de notre personnage : du moment de son inspiration au Jeu de Paume, jusqu’à l’usine précédant le développement des photos, pour finalement voir en première scène choquante, la destruction des photos par l’appétit vengeur de cochons vietnamiens. »
Les Passagers des Nuages
Par Angèle Bignon Lokossi, Diego Mejía Marín, Shiyun Wu, Paulina Olmedo Guzmán
D’après l’œuvre de Yo-Yo Gonthier, Le nuage qui parlait
« On cherche à illustrer comment l’identité n’est pas statique, mais en perpétuelle évolution. Bien qu’elle soit influencée par notre culture, nos expériences et notre environnement, nous apprenons, grandissons et découvrons chaque jour de nouvelles idées qui façonnent cette identité, ce nuage que nous sommes.
Le fait que les personnages soient inconnus au départ, mais partagent cette expérience transformatrice, suggère une réflexion sur l’universalité de l’identité humaine : bien que nous soyons porteurs d’influences culturelles différentes, nous sommes en fin de compte connectés par notre nature éphémère dans ce monde, tout comme les nuages qui se croisent dans le ciel. »
Sans titre
Par Justine Le Clouerec, Emeraude Le Fur, Jeanne Lerch, Paul Prigent
D’après l’œuvre de Laïla Hida, Le Voyage du Phoenix
« Au-delà de l’aspect saturé de la vidéo, nous nous inspirerons de la réflexion de l’artiste autour de la photographie et de l’imaginaire des destinations touristiques orientales pour aborder la notion d’exotisme et son exploitation commerciale, notamment à travers l’influence sur les réseaux sociaux. Nous souhaitons à ce titre nous mettre en scène en tant que touristes blancs, déambulant dans l’exposition du Jeu de Paume en nous appropriant les œuvres et en se mêlant à la scénographie poussée de l’exposition. Par des selfies et différentes poses, nous voulons créer une caricature du touriste occidental et la manière dont celui-ci pense l’Orient. »
Le Mythe Englouti
Par Juliette Dumoulin, Anna Soens, Léa Von Borzyskowski, Ève Sindel
D’après l’œuvre de Ellen Gallagher & Edgar Clejine, Drowned Forest
« Notre projet, Le Mythe Englouti, se concentre sur l’explication de ce mythe, en proposant une création immersive qui raconte l’histoire de Drexciya à travers une installation vidéo et sonore. Nous cherchons à offrir une relecture contemporaine de ce récit en explorant les thèmes de la mémoire, de la nature et de l’identité, tout en reliant ce mythe aux enjeux sociaux et écologiques actuels. En nous appuyant sur la musique de Drexciya Cascading Celestial Giants, qui accompagne l’œuvre de Cleijne et Gallagher, nous souhaitons offrir une expérience qui invite le spectateur à plonger dans un monde sous-marin où se mêlent histoire, culture et imaginaire/mythologie. »
LES ENCADRANT·E·S
Julie Peghini et Bérengère Voisin, maîtres de conférence, co-responsable du Master Industries Créatives et Culturelles au sein de l’UFR culture et communication, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis et chercheure rattachée au laboratoire CEMTI.
Sylvie Bosser, maître de conférence, chercheure rattachée au laboratoire CEMTI.
Rachael Woodson, conférencière-formatrice
Laura Geisler, chargé de la communication digitale
Julia Parisot, chargée des publics jeunes et scolaires