Sally Mann, <em>Battlefields, Cold Harbor (Battle)</em>, 2003, Gelatin silver print. National Gallery of Art, Washington, Gift of the Collectors Committee and The Sarah and William L Walton Fund. © Sally Mann Sally Mann
Sally Mann, Battlefields, Cold Harbor (Battle), 2003, Gelatin silver print. National Gallery of Art, Washington, Gift of the Collectors Committee and The Sarah and William L Walton Fund. © Sally Mann Sally Mann

Archive magazine (2009 – 2021)

Sally Mann : l'image élégiaque

Une conversation animée par Étienne Hatt, avec Clara Chichin, Géraldine Chouard et Héloïse Conésa



Selon les mots d’Étienne Hatt, les images de Sally Mann se caractérisent par une tonalité élégiaque. Par ses choix techniques et ses expérimentations, par ses liens ténus avec la littérature et la récurrence de motifs entremêlés (l’enfance et la nature, le paysage et l’Histoire tragique du Sud des États-Unis, les blessures humaines ou végétales et les zones laissées dans l’ombre…), on peut même envisager l’œuvre dans son entier comme une élégie. Clara Chichin, Géraldine Chouard et Héloïse Conésa discutent ici la manière dont les photographies de Sally Mann entrent en résonance avec les moments douloureux de l’Histoire des États-Unis d’Amérique et révèlent les craintes persistantes de la société contemporaine, enracinées jusque dans l’intime.

Les intervenants :
– Étienne Hatt est rédacteur en chef adjoint d’artpress.
– Clara Chichin est photographe, diplômée des Beaux-Arts de Paris après une maîtrise en « Arts Littérature et Pensée contemporaine », membre du studio Hans Lucas et finaliste du Prix Leica Oskar Barnack en 2017. Son travail a été récemment exposé à l’abbaye Saint-Georges de Boscherville sous le commissariat de Christine Ollier.
– Géraldine Chouard est professeure à l’Université Paris-Dauphine où elle enseigne la civilisation des États-Unis et chercheuse au LARCA (Laboratoires de Recherches en Cultures Anglophones). Ses domaines de recherches sont la littérature et la culture visuelle américaines (photographie, peinture, patchwork) au XXe et XXIe siècles.
– Héloïse Conésa est docteure en histoire de l’art, chargée de cours à l’École nationale supérieure Louis Lumière et conservatrice du patrimoine en charge des acquisitions et des expositions en photographie contemporaine au département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France depuis 2014. Co-commissaire en 2017 à la BnF de l’exposition « Paysages français : une aventure photographique (1984-2017) ».

<em>Bloody Nose</em>, 1991 Silver dye bleach print. Private collection. © Sally Mann Sally Mann
Bloody Nose, 1991 Silver dye bleach print. Private collection. © Sally Mann Sally Mann



Bibliographie sélective :
– Sylvie Aubenas, Le Gray, L’œil d’or de la photographie, éd. Découvertes Gallimard – BnF, 2002
– François Brunet (ed.) – Collectif dirigé par François Brunet, L’Amérique des images : Histoire et culture visuelle des Etats-Unis, Paris : Hazan, 2013
– Anne Cartier-Bresson, L’objet photographique, une invention permanente, éd. Photopoche, Actes Sud, 2012
– Géraldine Chouard, Eudora Welty et la photographie : Naissance d’une vision, Paris, Editions Michel Houdiard, 2012
– William FAULKNER, Le Bruit et la fureur, éd. Gallimard, 1972
– Marc Lénot, Jouer contre les appareils, éditions Photosynthèses, 2017
– Claude Nori et Gilles Mora, L’Été dernier, Manifeste photobiographique, Écrit sur l’image, Collection dirigée par Alain Bergala et Gilles Delavaud, Éditions de l’Étoile. 1983
– François Soulages, « La trace ombilicale », in. Traces photographiques, traces autobiographique, dir. Danièle Méaux et Jean-Bernard Vray, publications de l’Université de Saint-Etienne, 2004.
– Eudora Welty, The Ponder Heart, 1954. Publié en français sous le titre Oncle Daniel, le généreux, traduit par Gérard Petiot, Flammarion, 1997
– Eudora Welty, One Writer’s Beginnings, 1984. Publié en français sous le titre Les Débuts d’un écrivain, traduit par Michel Gresset, Flammarion, 1989

« Sally Mann. Mille et un passages »
La sélection de la librairie