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Autoportrait à l'Icarette Vers 1925 Tirage gélatino-argentique, 23,6 x 17,5 cm.
Achat grâce au mécénat de Yves Rocher, 2011. Ancienne collection Christian Bouqueret.
Centre Pompidou, Paris. Musée national d'art moderne/Centre de création industrielle.
© Estate Germaine Krull, Museum Folkwang, Essen.
Photo : © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / image Centre Pompidou, MNAM-CCI
Germaine Krull

Cours & Conférences

L’Œil inventeur de la femme-photographe

Table-ronde

Mardi 09 juin 2015 • 18:30

Jeu de Paume - Paris

On pourrait affirmer que c’est au XXe siècle que les femmes prennent leur place dans le milieu professionnel et artistique. En France, s’ouvre à elles l’École des Beaux-Arts, qui leur était jusqu’alors interdite ; en Allemagne, la parité entre étudiants femmes et hommes est quasi parfaite au sein de l’école pluridisciplinaire du Bauhaus.

L’architecture, l’urbanisme, la danse ou le cinéma incarne à partir des années 1920, aux côtés de la photographie, un esprit d’innovation et de progrès mais aussi un anticonformisme à l’égard de l’ordre dominant. C’est peut-être pour s’emparer d’un médium nouveau où tant reste à inventer – et où n’existe pas le poids du récit patriarcal de l’histoire des arts –, que de nombreuses femmes choisissent la photographie comme outil d’expression et d’expérimentation artistique.
Des femmes photographes ouvrent alors leurs propres studios dédiés au portrait, à la mode, à la publicité ou à la photographie d’illustration (presse illustrée). Parmi les exemples les plus connus, on peut citer le studio Ring+Pitt, créé par Grete Stern et Ellen Auerbach (toutes deux élèves du Bauhaus) à Berlin, ceux de Florence Henri et Laure Albin Guillot à Paris et l’important travail éditorial de Germaine Krull en tant que photographe pour de nombreux magazines. Indépendantes, tant du point de vue artistique qu’économique, ces femmes accueillent dans leurs studios de jeunes apprenti-e-s (femmes et hommes) assumant un rôle de passeuses de savoir.

En s’appuyant sur le travail de photographes et d’artistes de cette époque, notamment Florence Henri et Germaine Krull, mais aussi d’autres présentées précédemment au Jeu de Paume, cette table ronde tentera d’étudier les questions liées au contexte social et artistique de ces femmes.
La photographie est-elle devenue un médium permettant d’échapper au poids de l’autoritarisme et de la domination masculine autant que de celui des récits de l’histoire de l’art écrits et construits jusqu’alors par les hommes ?
Puisqu’on ne peut pas parler d’un langage photographique spécifiquement féminin, peut-on cependant imaginer un réseau de transmissions et d’échanges qui le soit – dans le milieu photographique mais aussi culturel et artistique de cette époque ?
Ces femmes créent-elles des formes artistiques nouvelles et alternatives afin de pouvoir s’intégrer dans les institutions culturelles et dans la sphère publique ?

Avec :
Michel Frizot, historien de la photographie et commissaire de l’exposition « Germaine Krull ».
Ute Eskildsen, historienne de la photographie, directrice du Département de Photographie et Directrice adjointe du Musée Folkwang à Essen jusqu’en 2012.
Catherine Gonnard, journaliste et documentaliste à l’Institut national de l’Audiovisuel.
Karolina Ziebinska-Lewandowska, conservatrice au Cabinet de la photographie, Centre Pompidou.
Cristina Zelich, historienne de la photographie et commissaire de l’exposition « Florence Henri ».

À l’auditorium du Jeu de Paume, le mardi 9 juin à 18h30.
3 euros ou gratuit sur présentation du billet du jour d’entrée aux expositions.
Informations : infoauditorium@jeudepaume.org