Colloque
Journée d'étude cinémas et sciences (2/2)
à l'auditorium du Jeu de Paume
Samedi 10 septembre 2022 • 11:00
de 11h à 18h
Jeu de Paume - Paris
Dans le cadre de l’exposition Jean Painlevé. Les pieds dans l’eau, le Jeu de Paume s’associe avec le Conservatoire national des arts et métiers pour organiser deux journées d’étude sur les relations entre cinémas et sciences. Cinéma scientifique, cinéma réalisé avec et pour les scientifiques, expériences cinématographiques contemporaines, lors de ces journées nous proposons un parcours historique qui révélera les entrecroisements de ces deux domaines, à travers les interventions de spécialistes des études du cinéma, des études des sciences ainsi que des artistes.
session 3
11h – 13h
Visions et représentations du vivant dans l’histoire de l’art et du cinéma.
Introduction par :
• Pia Viewing (commissaire de l’exposition Jean Painlevé. Les pieds dans l’eau)
Avec les interventions de :
James Leo Cahill (directeur de l’Institut d’études cinématographiques, Université de Toronto, Canada)
« Micromégas : l’école entomologique du cinéma »
James Leo Cahill présente les acteurs, les écrits et productions cinématographiques qu’il propose de rassembler sous l’appellation d’« École entomologique de cinéma et de critique ». Les insectes y tiennent le rôle principal, nourrissant les études en histoire naturelle, le développement technique et esthétique du film, ainsi que la réflexion philosophique. Cahill montre comment l’étude entomologique fait école dans l’histoire du cinéma populaire et scientifique depuis plus d’un siècle. Les écrits de Jean-Henri Fabre au XIXe siècle, les études chronophotographiques de Jules Marey et de Lucien Bull à l’aube du XXe siècle, puis les films de Percy Smith et Mary Field, Paul de Roubaix, Pierre Thévenard, Samivel, Maurice Guillon et bien entendu Jean Painlevé posent les jalons de ce courant expérimental et didactique, qui se poursuit jusque dans le cinéma contemporain avec Claude Nuridsany, Marie Pérennou et Momoko Seto.
• Marie Rebecchi (maîtresse de conférences en Esthétique et Histoire de cinéma à l’Université d’Aix-Marseille)
« Painlevé et Eisenstein. Pour une esthétique de la métamorphose »
Sergueï Eisenstein rencontre Jean Painlevé à Paris en 1930. Certains films scientifiques de Painlevé – tel le film intitulé Mouvement du protoplasme d’elodea canadensis (1928) – ont sans doute inspiré la théorie sur le pouvoir de métamorphose du « protoplasme » qui a marqué la pensée anthropologique d’Eisenstein au tournant des années 1930 et 1940.
13h – 14h : Pause déjeuner
14h – 15h : Visite libre de l’exposition
session 4
15h – 16h
Les évolutions récentes dans notre rapport à la science
• Bernadette Bensaude-Vincent (philosophe et historienne des sciences)
« De la vulgarisation à la communication scientifique. L’évolution d’un genre toujours en quête d’identité »
Le terme vulgarisation évoque le militantisme éducatif de la Troisième République favorisé par l’essor des médias comme la presse de masse au XIXe siècle, le cinéma et la radio. Ce terme n’est plus en usage aujourd’hui. On parle plutôt de communication, de médiation ou d’information scientifique. Les mots d’ordre désormais sont engagement du public et participation. Que nous dit ce changement de vocabulaire ? Dans quelle mesure signale-t-il un réel changement des pratiques de communication ?
session 5
16h – 18h
Relations entre création artistique et recherche scientifique au XXIe siècle
Table ronde modérée par Pia Viewing, avec les interventions de :
• Martin Guinard (curateur en change des conférences et publications à LUMA Arles)
« Artistes chercheurs à Taiwan, de l’atelier clos au laboratoire infini »
Le sociologue et philosophe Bruno Latour a réalisé plusieurs projets d’expositions en collaboration avec Martin Guinard, notamment la biennale Taipei en 2020, Toi et moi, on ne vit pas sur la même planète, Critical Zone (2020-2021) et Reset Modernity! (2016) au ZKM, Karlsruhe.
Son intervention portera sur ces expériences curatoriales en commun et tout spécialement sur des projets artistiques exposés qui sont en étroite relation avec la pensée de Latour.
• Lia Giraud (artiste et chercheuse rattachée à SACRe / Le laboratoire (EA 7410), professeure de photographie à l’École de Beaux-Arts de Marseille)
Depuis plus de dix ans, ses installations explorent l’évolution de nos conceptions et relations au vivant, dans un contexte marqué par les sciences et techniques. Mêlant phénomènes biologiques, gestes techniques et systèmes d’imagerie, ses œuvres processuelles interrogent par un dialogue sensible et opératoire notre expérience du milieu, en cherchant à proposer de nouvelles écologies.
• Ewen Chardronnet (artiste, auteur, journaliste et commissaire d’exposition)
Il contribue depuis vingt ans au développement d’œuvres collectives dans les champs de l’art d’investigation, de l’art spatial, de l’art & science et de la performance. Il s’intéresse à la culture hacker, les médias tactiques, la science-fiction du présent, l’écologie, le queer et le bioart. En tant que journaliste il collabore à divers magazines, dont Makery, Solidarum ou Ciel & Espace.
• Maya Minder (historienne de l’art, artiste, chercheuse et commissaire d’exposition)
Elle travaille dans le domaine de l’Eat-art. En tant que spécialiste de la lactofermentation, elle réalise des expériences avec des bactéries, des champignons et des algues tout en appliquant ces connaissances à sa cuisine, à la réalisation de films, à l’artisanat et au design. En continuité avec l’histoire du féminisme, elle combine art, science et théories queer avec sa pratique de biohacker.
Ewen et Maya mènent actuellement une recherche sur le potentiel des algues pour surmonter les catastrophes environnementales en spéculant vers la possibilité d’un futur « Homo Photosyntheticus ».
18h : Conclusion par les co-organisateurs et FIN
infos pratiques
Plein tarif pour la journée : 7 €
Tarif réduit : 5 €