
Courtesy Galerie Peter Kilchmann, Zurich
et kaufmann repetto, Milan.
© Adrian Paci 2013 Adrian Paci
Adrian Paci. Vies en transit
Musée d’art contemporain de Montréal
Du 06 février au 20 avril 2014
Hors les murs
Le travail d’Adrian Paci (né en 1969 en Albanie) met en exergue l’un des paradoxes de l’intelligence humaine, qui consiste à rendre compte de la réalité à travers l’irréalité. Souvent inspiré par des sujets qui lui sont proches, par des histoires issues de sa vie quotidienne, Adrian Paci les fait glisser poétiquement vers une fiction, qui, à son tour, produit une ou plusieurs réalités plus larges. L’exposition présentée au Jeu de Paume rassemble des œuvres très diverses (vidéos, installations, peintures, photographies et sculptures) réalisées depuis 1997 et montre les nombreux chassés croisés qu’il opère entre ces différents modes d’expression et médiums.
Son travail se caractérise également par sa capacité à mettre en tension ce qui est conflictuel
et ce qui est merveilleux. Avec un certain romantisme, il est conscient des enjeux qui existent
entre la création artistique contemporaine et de possibles formes de résistance.
En 1997, Adrian Paci fuit les violentes émeutes en Albanie pour se réfugier, avec sa famille, en Italie. À son arrivée dans ce pays, il abandonne temporairement la peinture et la sculpture, pour adopter la vidéo, explorant ainsi de nouveaux langages et les moyens d’expression cinématographiques. Son expérience de l’exil, le choc de la séparation et l’adaptation à un nouveau lieu définissent le contexte de ses premières vidéos, à travers lesquelles il tente de retrouver les racines de son passé.
“Le fait d’être à la croisée des chemins, à la frontière de deux identités séparées, se retrouve
dans toutes mes productions cinématographiques.”
A. P.
Progressivement, Adrian Paci se détache de son vécu personnel pour traiter de l’histoire collective, dans des projets qui mettent l’accent sur les conséquences des conflits et des révolutions sociales, et qui révèlent comment l’identité est conditionnée par le contexte socioéconomique. Travaillant avec des acteurs non professionnels, des hommes et des femmes dans leurs difficultés, il explore la plupart des problèmes existentiels et sociaux de notre époque : migration, mobilité, perte, déplacement, mondialisation, identité culturelle, nostalgie, mémoire…
Après avoir représenté son pays à la Biennale de Venise en 1999 et avoir été exposé au MoMa PS1 à New York en 2005, son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles : Moderna Museet de Stockholm, Kunstverein de Hanovre, Centre d’art contemporain de Tel Aviv, Bloomberg Space à Londres et Kunsthaus de Zurich… Il a également participé à de nombreuses expositions collectives : Manifesta3 à Ljubljana (2000), Biennale de Venise (2005), Tate Modern de Londres (2008), Maxxi de Rome, Biennales de Lyon et de La Havane (2011).
Sa formation de peintre transparaît dans ses vidéos et ses photographies, où la lumière et le clair-obscur tiennent une place symbolique, il existe aussi un attrait particulier d’Adrian Paci pour le portrait, dont il fait un usage magistral dans les vidéos Centro di Permanenza Temporanea (2007), et Electric Blue (2010).
La tension entre l’image en mouvement et l’image fixe est au cœur de sa démarche dont le
principe fondateur est “le passage permanent du réel au métaphorique”. Conjointement à
une sélection d’œuvres anciennes (Albanian Stories, 1997 ; Home to go, 2001 ; Piktori, 2002 ; Vajtojca, 2002…), Adrian Paci présente des œuvres récentes, telles que The Encounter (2011), Inside The Circle (2011), et The Column, une installation vidéo spécifiquement réalisée pour son exposition au Jeu de Paume, accompagnée par la
colonne en marbre présentée à droite de l’entrée dans le jardin des Tuileries.
The Column est une réflexion sur la vitesse à laquelle l’offre et la demande doivent être satisfaites dans l’économie contemporaine. Prétexte à un voyage poétique entre l’Orient et l’Occident, The Column montre la transformation subie par un morceau de marbre depuis son extraction d’une carrière en Chine, jusqu’aux longues semaines de son transport en mer durant lesquelles des sculpteurs le façonnent en une colonne romaine.
> Voir le portrait filmé d’Adrian Paci :
Voir la vidéo « La Colonne au Jeu de Paume » sur le magazine : http://lemagazine.jeudepaume.org
COMMISSAIRES
Adrian Paci, Marta Gili et Marie Fraser
PARTENAIRES
Exposition coproduite par le Jeu de Paume, Paris,
le Musée d’art contemporain de Montréal
et le PAC Padiglione d’Arte Contemporanea, Milan.
MUSÉE D’ART CONTEMPORAIN DE MONTRÉAL
185, rue Sainte-Catherine Ouest
(angle Jeanne-Mance)
Montréal (Québec)
www.macm.org