André Kertész, le double d’une vie
Palazzo Ducale - Fondazione per la Cultura,Gênes
Du 24 février au 17 juin 2018
Hors les murs
Riche d’un tiers d’inédits dont une sélection en couleur, cette exposition rétrospective retrace le parcours d’André Kertész dont l’œuvre fut à l’unisson de sa vie et de ses sentiments : de ses débuts en Hongrie (1912-1925) à l’épanouissement de son talent en France (1925-1936), de ses années d’isolement à New York (1936-1962) à sa reconnaissance internationale (1962-1985).
André Kertész (1894-1985), dont la carrière s’étend sur plus de cinquante ans (1920-1980), est aujourd’hui reconnu comme l’un des photographes les plus marquants du XXe siècle.
Né en 1894 à Budapest, il réalise ses premières photographies en 1912. La période « hongroise » de Kertész (sa période de formation en tant que photographe) constitue une étape importante dans la constitution de son style. Enrôlé dans l’armée austro-hongroise pendant la Première Guerre mondiale, il dépeint le quotidien des soldats et développe une poésie de l’instant, enregistrant les détails et petits événements de la vie militaire, loin des faits d’armes héroïques ou dramatiques.
Kertész arrive à Paris en 1925 et s’installe dans le quartier du Montparnasse. Il fréquente les milieux littéraires et artistiques (Mondrian, Chagall, Zadkine, Foujita, Colette, etc.). Son talent est reconnu rapidement et il expose, en 1927, à la galerie Au Sacre du Printemps. Il flâne dans les jardins publics, déambule le long des quais de la Seine, photographie les scènes de rue. En 1933, il réalise la célèbre série des Distorsions où les corps nus de ses deux modèles se reflètent dans un miroir déformant. Un livre, Paris vu par André Kertész, avec un texte de Pierre Mac Orlan, est publié en 1934. Dans le même temps, il est l’un des premiers protagonistes de la nouvelle presse illustrée de photographies, dont le magazine VU devient le fleuron en 1928. En France comme en Allemagne, la presse lui commande reportages et illustrations et publie ses photographies en même temps que celles de Germaine Krull, Man Ray, Emmanuel Sougez, François Kollar ou Brassaï, que Kertész rencontre en 1926 et initie à la photographie.
En 1936, il part pour New York afin d’honorer un contrat avec l’agence Keystone. Sa collaboration avec la plus grande agence mondiale de l’époque dure moins d’un an. House & Garden, Harper’s Bazaar, Vogue ou Coronet le sollicitent. Naturalisé américain en 1944, il signe en 1949 un contrat d’exclusivité avec les éditions Condé Nast, pour lesquelles il réalise essentiellement des photographies d’architecture intérieure. Il décide, en 1962, de mettre fin à sa carrière professionnelle.
Le Museum of Modern Art de New York lui consacre une exposition personnelle en 1964. De nombreux hommages lui sont rendus à travers le monde et les expositions se multiplient à Tokyo, Stockholm, Budapest, Londres, Paris, Helsinki… En 1975, il est l’invité d’honneur des Rencontres internationales de la Photographie d’Arles.
Kertész cesse alors d’arpenter les rues. Il réalise de sa fenêtre la plupart de ses photographies. L’enchevêtrement des toits et les vues plongeantes sur Washington Square le fascinent. Il s’éteint à son domicile new-yorkais le 28 septembre 1985.
Exposition organisée avec le concours de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, la DAPA-Ministère de la culture et de la communication.
Piazza Matteotti 9
Gênes