Exposition
Peter Hujar
Speed of Life
Du 15 octobre 2019 au 19 janvier 2020
Jeu de Paume - Paris
La vie et les images de Peter Hujar (1934-1987) sont inséparables de la ville de New York. Indépendant par nature, volontiers combatif, cultivé et très introduit dans le milieu artistique, Hujar évoluait au sein d’une scène avant-gardiste faite de danseurs, de musiciens, d’artistes visuels et de travestis. Son accomplissement en tant que photographe fut contemporain de l’évolution et de la visibilité du mode de vie gay entre la fin des années 1960 et la crise du sida dans les années 1980.
À l’issue de ses études secondaires en 1953 – et jusqu’en 1968 –, Hujar travaille comme assistant auprès de divers photographes publicitaires. Cinq années passées à collaborer à des magazines grand public le convainquent qu’une carrière de photographe de mode n’est pas pour lui. En 1973, il opte pour l’autonomie et la pauvreté de la vie d’artiste.
Dans le loft-studio qu’il occupe au-dessus d’un théâtre de l’East Village (au sud de Manhattan), Hujar braque son objectif sur ceux qui suivent
leur instinct créatif et refusent les succès faciles. À quarante-deux ans, il conçoit l’unique monographie qui sera publiée de son vivant, Portraits in Life and Death [Portraits dans la vie et dans la mort], et inaugure sa première exposition personnelle dans une galerie. Cette exploration de l’intimité qu’il a menée en tant que portraitiste, il l’applique à présent à la photographie, dépourvue de sentimentalisme, d’animaux et de plantes, de paysages et de bâtiments, et à la saisie des singularités des corps nus.
Sa brève liaison, en 1981, avec le jeune artiste David Wojnarowicz débouche sur un rapport de mentor à disciple qui aura le pouvoir de transformer leurs deux vies. Ensemble, ils parcourent les quartiers délabrés de New York : Hujar saisit là le portrait d’une ville en chute libre, qui complète la sombre vision qu’a Wojnarowicz de l’Amérique reaganienne. Peter Hujar meurt en novembre 1987 d’une pneumonie liée au sida.
« S’il y a de nouvelles photos que tu as envie de vendre, n’hésite pas à m’appeler car je suis ton collectionneur et j’admire énormément ce que je possède déjà de toi. »