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TECHNOLOGICAL DISOBEDIENCE -ERNESTO OROZA

Création en ligne

TECHNOLOGICAL DISOBEDIENCE -ERNESTO OROZA

Dans le cadre de Futurs non conformes #1 Mythologies

Du 01 octobre 2016 au 30 avril 2017

Jeu de Paume – en ligne

Technological Disobedience de Ernesto Oroza fait partie du projet « Futurs non conformes #1 »  pour l’espace virtuel du Jeu de Paume.

Depuis un demi-siècle, la situation économique sinon politique, a placé les Cubains devant l’obligation de se substituer à une industrie défaillante et à faire durer les objets industriels au-delà de toute vraisemblance. Ils ont dû faire preuve d’astuce, imaginer des détours, trouver des solutions ingénieuses, bref inventer un système industriel familial.

« A force d’ouvrir tant de corps, le chirurgien devient insensible à l’esthétique de la blessure, du sang et de la mort ». Et ceci est la première désobéissance du Cubain dans sa relation aux objets : un certain irrespect pour l’identité du produit, la vérité et l’autorité qu’imposent son identité. Depuis la crise économique des années quatre-vingt-dix, l’individu a pris en mains les rênes de sa vie et cette décision fut aussi le début d’un mouvement de révolte consumériste.

La réparation, la re-fonctionnalisation et la réinvention peuvent être considérées comme des sauts « imaginatifs » en opposition aux concepts d’innovation favorisés par la logique industrielle. Ces pratiques peuvent paraître rétrogrades ou adaptées à une réalité pauvre, mais c’est en fait une évasion du monde des rêves du consumérisme idyllique vers la réalité. S’il est certain que le besoin est à l’origine de ce phénomène d’insurrection, son évolution, sa persistance lui donnent une autonomie et une épaisseur importante.

En étudiant comment les Cubains inventent et fabriquent leurs objets pour faire face aux restrictions économiques, Ernesto Oroza révèle des modèles de comportement face à la technologie et surtout face à cette autorité et cette vérité supposées que montrent les produits capitalistes. Un ensemble de pratiques et de gestes regroupés sous le concept de « désobéissance technologique ».

Ernesto Oroza

La pratique d’Ernesto Oroza achemine la tradition de l’architecture radicale dans une utilisation analytique des typologies d’objets contemporains et des forces de production. Au lieu des travailler dans le domaine de la fabrication, il produit et diffuse des modèles spéculatifs et ses recherches grâce à différents moyens : expositions, publications, pratiques collaboratives, documentaires, incursions peu orthodoxes dans des modes plus classiques de l’architecture, du design d’intérieur et de l’objet. Le travail de Oroza a été présentée au Museum of Modern Art, New York; Groninger Museum, Pays-Bas; LABoral Centro de Arte y Creación industrielle, Espagne; Musée des Beaux-Arts; Museo Rufino Tamayo, Mexico; Institut de Cultura La Virreina, Barcelone.

http://www.ernestooroza.com/bio-cv/

Textes extraits de « Rikimbili, Une étude sur la désobéissance technologique et quelques formes de réinvention », d’Ernesto Oroza, Cité du Design et Publications de l’Université de Saint-Étienne, préface de Marie-Haude Caraës et Philippe Comte, traduction de Nicole Marchand-Zanartu, 2009