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Une Reprise de l’exposition "Art & Language" (1993/2013) Photographie de la couverture
du catalogue Art & Language
(Paris, Galerie nationale du Jeu de Paume, 1993).
© Jeu de Paume, photographie Adrien Chevrot

Exposition

Une exposition – des projections

Suite pour exposition(s) et publication(s), quatrième mouvement. Satellite 6. Une proposition de Mathieu Copeland

Du 15 octobre 2013 au 26 janvier 2014

Jeu de Paume - Paris

Dans le cadre de la programmation Satellite, « Suite pour exposition(s) et publication(s) » s’offre, en quatre mouvements, comme une réflexion sur l’exposition, son image, sa représentation ainsi que son catalogue. Sous le titre « Une exposition – des projections », le quatrième mouvement interroge l’exposition à travers la notion de projection, entendue ici dans une large acception – orale, mentale, cinématographique –, qu’il s’agisse de la projection du mot par la lecture du catalogue d’une exposition passée (entresol et niveau –1) ou de la projection du texte avec un film à être lu (auditorium).

Une reprise
Reprise / re-pri-z’ / n. & v. : n. 1. Passage répété dans un morceau de musique. 2. Article repris dans un programme musical. v. tr. répétition (performance, chanson, etc.) ; nouvelle présentation (théâtre, film), réécriture. [Français, fém. participe passé de reprendre]

Une exposition, une fois qu’elle a achevé son cours, se cristallise dans les productions qu’elle a engendrées, dans le souvenir de ceux qui en ont fait l’expérience, mais aussi dans son catalogue, qui met généralement à disposition le détail des travaux qu’elle a présentés. Le catalogue d’une exposition « reproduit » les images des objets qui ont contribué à la faire exister et / ou des vues de celle-ci. Ainsi, il en est, au mieux, la mémoire ; au pire, il n’en est que la check-list.
Cette « reprise » de l’exposition « Art & Language », qui s’est tenue au Jeu de Paume du 9 novembre 1993 au 2 janvier 1994, s’offre comme le désir de revisiter la mémoire de cet événement autant que de lui conférer une nouvelle réalité. Sans qu’aucune œuvre ne soit montrée, la manifestation passée est envisagée de nouveau à travers la lecture de son catalogue, utilisé comme une partition. Diffusé dans les salles, l’enregistrement sonore (exécuté par Jonathan Reig) de l’ensemble de l’ouvrage – lu en français par Olivier Claverie et en anglais par Kate Lith – permet une compréhension nouvelle de cette exposition et de son rapport au texte. Cependant, il ne restitue qu’un écho lointain de l’original, affirmant l’exposition comme un matériau en continuelle expansion qui, en tant que tel, peut être repris des semaines, des mois ou des années plus tard, et dans des contextes différents. Au travers de cette (re)lecture « projetée », qui constitue un nouvel événement en soi, le catalogue devient ainsi le libretto d’une exposition en constant devenir.
En parallèle, la publication du recueil de poèmes intitulé Life as a Cheap Suitcase, carte blanche offerte à Genesis Breyer P-Orridge, figure pionnière de la musique industrielle, dépasse la conception du catalogue comme simple représentation de l’exposition par le livre. Parce qu’il donne le sentiment de l’exposition, cet ouvrage, somme toute, en est le miroir et la continuité.

Un film à être lu
Dans l’auditorium, est projetée de manière continue une exposition du mot à travers un « film à être lu », constitué d’un enchaînement de textes d’artistes écrits spécifiquement pour ce dernier.
La description du sentiment d’une oeuvre par Robert Barry, un script de mots de femmes par Betty Tompkins, un secret partagé de Pratchaya Phinthong, un film noir de Mac Adams, une phrase en attente de Liam Gillick, une prédiction du temps par Oriol Vilanova, une poésie informatique
abstraite de Claude Closky, un voyage mental avec Georgia Sagri, l’utilisation du texte par Julien Bismuth dans le but de faire « apparaître » des images, une polyphonie de Cally Spooner ou, encore, la transformation de la salle noire du cinéma en un théâtre intérieur par Fia Backström – toutes ces œuvres sont articulées entre elles par des transitions réalisées par Peter Downsbrough. Unifiés par la typographie, les textes forment autant les sous-titres d’un film sans images que des projections mentales qui se construisent dans l’esprit de celui qui les lit.

Mathieu Copeland

> Voir le portrait filmé :

> Commissaire : Mathieu Copeland.

> PARTENAIRES
La Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques (FNAGP) contribue à la production des œuvres de la programmation Satellite.
Le Jeu de Paume est membre des réseaux Tram
et d.c.a, association française de développement des centres d’art.

> PARTENAIRES MÉDIAS
art press, ParisART, Souvenirs from earth TV, Radio Nova