Partages d'expérience
Jeu de Paume X Université Paris 8
En lien avec les expositions Tina Modotti et Bertille Bak
Dans le cadre du cours « Atelier de recherche-création », les étudiants du Master 1 Industries Culturelles et Créatives de l’Université Paris 8 Vincennes – Saint–Denis ont été invités à développer des cartes-blanches audiovisuelles autour des expositions du Printemps 2024 au Jeu de Paume.
Fruit d’une collaboration avec des étudiants de l’Université Paris 8, leurs enseignantes Julie Peghini et Bérengère Voisin, et les équipes éducatives et de communication du Jeu de Paume, cinq réalisations audiovisuelles ont été imaginées en lien avec les œuvres présentées dans les expositions L’œil de la révolution de Tina Modotti et Abus de Souffle de Bertille Bak. Travaillant en groupe, les étudiants ont conçu, écrit, réalisé et post-produit des propositions de formats courts à diffuser sur les réseaux sociaux du Jeu de Paume.
Une approche expérimentale et subjective a été préconisée au cours de trois séances de travail, la première comprenant une visite commentée des expositions ainsi qu’une présentation du cahier des charges et du calendrier du projet. Deux semaines plus tard, chaque groupe a présenté ses intentions lors d’une séance de travail. Au cours d’un temps de restitution, les créations finales ont fait l’objet d’une projection dans l’auditorium du Jeu de Paume, suivie d’un retour d’expérience de la part de tous les acteurs du projet.
Les films
Peut-on aller au Jeu de Paume avec des chaussures sales ?
D’après La Brigada de Bertille Bak
Lorella Ciccotti, Adam Defalvard, Lison Ducrocq, Diane Helayel
« La vidéo met en scène une fausse manifestation devant le Jeu de Paume où plusieurs personnes revendiquent le droit d’aller au Jeu de Paume avec des chaussures sales. L’idée derrière cette fausse manifestation est de questionner les barrières symboliques qui peuvent exister entre les publics et les musées. Ce questionnement passe par la chaussure, symbole vestimentaire de richesse, mais également élément central de l’œuvre de La Brigada. »
L’écho de la révolte
D’après les photos de Tina Modotti
Toméo Abdelli-Savin, Eva Benhizia, Raphaël Iannone, Téa Rolland
« Lorsqu’elles sont encadrées dans une exposition, les photos prennent indéniablement la forme d’un témoignage historique. L’utilisation de celles-ci par la presse communiste leur donne une dimension politique et sociale encore plus importante, ce qui ancre dans l’engagement politique même de la photographe et de Tina Modotti. Par différents processus […] nous voulons créer une réelle immersion du public sur ce contexte particulier de revendications politiques à un moment, et à un endroit précis. »
Les muralistes
D’après les photos de Tina Modotti
François-Yliès Gaboret, Erwan Gabriel, Mathys Maybon, François Pares
« L’idée centrale de notre travail est de faire ressortir le climat politique du Mexique de l’époque, et de travailler sur le regard porté par T. Modotti, grâce à ses photos. Pour cela, nous souhaitons lier le contexte révolutionnaire à l’intensité du bleu des murs de la salle, qui retranscrit parfaitement l’émulation politique et artistique du Mexique de ces années, ainsi que le changement d’état d’esprit des créateurs. »
Las Tehuanas
D’après les photos de Tina Modotti
Angélina Jeyarasa, Julia Lebec-Pedrini, Leoluca Rosa
« À la manière d’Agnès Varda et de son format de vidéo “Une minute pour une image”, et à travers une narration posée — semi-narration histoire et documentaire, avec des éléments plus subjectifs —, le but est de faire ressortir les caractéristiques et les forces de ces femmes de Tehuantepec. Nous voulons mettre en avant le travail spontané de Modotti qui cherche à rendre hommage à cette micro-société matriarcale qui subsiste dans cette partie du Mexique. »
Au-delà des regards
D’après Boussa from the Netherlands de Bertille Bak
Andeol Augustyniak, Eléa Benrabah, May-Ly Carcenac, Alice Pluchon, Tom Valette
« Ce qui nous intéresse, c’est le fait que l’on soit dans des rapports de domination au sein d’une société capitaliste : la domination par le travail, le regard oppresseur, voyeuriste ou invisibilisé. Nous essayons de mettre en scène plusieurs regards et voir comment la communauté marginalisée se réapproprie la symbolique du regard et les objets de sa domination (les crevettes, le chant, le drapeau…). »
Les encadrant·e·s
Julie Peghini et Bérengère Voisin, maîtres de conférence, co-responsable du Master Industries Créatives et Culturelles au sein de l’UFR culture et communication, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis et chercheure rattachée au laboratoire CEMTI.
Sylvie Bosser, maître de conférence, chercheure rattachée au laboratoire CEMTI.
Rachael Woodson, conférencière-formatrice
Benjamin Meyer, chargé de la communication digitale
Julia Parisot, chargée des publics jeunes et scolaires