Archive magazine (2009 – 2021)
« Ali Kazma. Souterrain » : le montage d'une exposition
Ali Kazma : « Pour moi, le travail se fait en quatre étapes : la phase préparatoire avant le tournage, le tournage, le montage et l’édition de la vidéo, et enfin sa présentation dans un espace. Ces quatre moments sont constitutifs de mon travail. Il est donc indispensable que je sois présent lors de l’installation et de la mise en espace de mes œuvres. L’inverse n’est pas envisageable.
C’est très important que je sois présent lors de l’installation pour penser les liens et les rapports entre les œuvres. J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir être au Jeu de Paume 10 jours d’affilée pour penser cette présentation de mon travail. Avec toute l’équipe, nous avons utilisé tout ce temps pour vivre avec l’espace, avec les œuvres. »


Alain Tanguy, régisseur audiovisuel : « Cet objet est une lampe de videoprojecteur dont je reconnais le modèle : il s'agit du Panasonic PTF-300. J'avais changé cette lampe qui arrivait en fin de vie il y a quelques mois, et elle était restée dans le panier de la nacelle qui nous permet d'accéder au plafond et aux projecteurs…
Maintenant cette lampe usée se trouve à la poubelle ! »





On a donc repensé la salle où se trouve également House of Letters et Absence. C'est une salle qui produit, ou du moins propose une réflexion sur l'Histoire, de manière différente dans chaque pièce. L'introduction de Past rend l'ensemble plus lisible. À l'origine il y avait deux projections face à face : Absence et Electric, qui se trouve désormais à l'entrée de l'exposition. Nous avons déplacé non pas pour un problème de sens de l'œuvre mais parce que la relation formelle avec Absence était infructueuse. Ça je crois qu'il fallait le voir pour pouvoir s'en rendre compte. »
Hugo, monteur et artiste : « Quand on a débarqué la semaine dernière, on a cherché une méthode simple pour positionner les vidéoprojecteurs, il fallait qu'on fasse un angle droit entre deux murs, et ce carton au sol, on l'a utilisé comme équerre au début. Il traînait, on s'en est servi ! Et puis finalement il s'est avéré que le parquet était hyper droit, donc on l'a abandonné… »




Anne Racine, responsable de la communication et du mécénat : « Quel est cet objet qui ressemble à un petit ovni ou à un fantôme ?! Avec sa forme oblongue, cet objet baptisé « Phantom » intègre sur une seule et même sphère quatre hauts-parleurs de très grande qualité. Il s’agit donc de réunir dans un objet très compact une enceinte sans fil offrant un son ultra dense avec des basses parmi les plus profondes et des aigus ultra précis. Le partenariat que nous avons mis en place entre Devialet et l’exposition d’Ali Kazma au Jeu de Paume est le fruit d’une rencontre avec Constance Jouven qui a tout de suite eu envie de relever le défi. Dans les œuvres d' Ali Kazma, “le son brut est comme ex-filtré du domaine des images. Un son toujours traité par Ali Kazma avec une précision telle qu’il en devient un acteur des images. Le son, pour l’occasion, accompagne fidèlement les images et, dans le même temps, semble pourtant s’en dissocier. Il surligne ce qui est vu, permet de mieux cerner la nature de ce qui est vu, mais sans prendre toute la place.” (Paul Ardenne, « Un regard pensif », in Travaux). Le son du triptyque vidéo intitulé Tea time, une œuvre spécifique installée à la fin de l’exposition « Souterrain » avec les trois enceintes « Phantom » accrochées en hauteur, nous plongent en immersion dans le rythme et la puissance du verre en fusion et dans la cadence de la production mécanique de cette manufacture de vaisselle en verre.
Pia Viewing : « Au niveau du son l'équipe a beaucoup travaillé dans la salle de Tea Time pour faire en sorte que la richesse des différentes prises de son dans les différents endroits où Ali a filmé soit bien restituée. Ali prend le son en filmant, donc c'est vraiment important car c'est l'audio qui permet de rendre l'ambiance de ce moment où l'artiste est en train de travailler. Il n'introduit jamais de sons extérieurs et c'est très rare qu'il coupe sa bande sonore. Donc le son, comme l'image, est travaillé de manière très intègre. »



Ali Kazma : « Pour moi, le travail se fait en quatre étapes : la phase préparatoire avant le tournage, le tournage, le montage et l'édition de la vidéo, et enfin sa présentation dans un espace. Ces quatre moments sont constitutifs de mon travail. Il est donc indispensable que je sois présent lors de l'installation et de la mise en espace de mes œuvres. L'inverse n'est pas envisageable. Toutes ces vidéos forment un corpus, un corps uni selon les combinaisons et associations que j'établis. C'est très important pour moi d'être présent lors de l'installation pour penser les liens et les rapports entre les œuvres. J'ai eu beaucoup de chance de pouvoir être dans le Jeu de Paume 10 jours d'affilés pour penser cette présentation de mon travail. Avec toute l'équipe, nous avons utilisé tout ce temps pour vivre avec l'espace, avec les œuvres. »

Pia : « Cette exposition présente deux nouvelles pièces, North et Mine spécialement produites en 2017 pour l'exposition et trois pièces très récentes, de 2015 et 2016. Ali, qui se projette dans son œuvre comme dans une archive réajuste et relie les pièces différemment au fur et à mesure. On a cherché à reconstruire une nouvelle proposition à partir des nouvelles pièces. Celles-ci produisent de nouvelles interactions et ajoutent donc de nouvelles données. Le sens se crée continuellement dans ce tissage entre les œuvres. »

Hugo, monteur d'expositions et artiste : « C'est une scie japonaise. Son intérêt, c'est qu'on coupe en tirant (ses dents sont orientées vers le scieur). Alors qu'avec les scies hegoïnes classiques, on coupe en poussant. Le problème c'est qu'on est moins précis en poussant et il arrive que la lame se torde un peu et le résultat est moins net. La scie japonaise permet une coupe ultra précise et très fine. On l'utilise le plus souvent pour couper du bois ou des goulottes en plastique par exemple. C'est un outil qui appartient à notre équipe et que nous avons apporté sur le montage. »


Eïmelia Bagayoko, coordinatrice de l'exposition : « Ali a décidé, comme dans la plupart de ses expositions, de projeter ses vidéos à même le mur et dans un cadre noir, qui est peint lui aussi à même le mur. Pour pouvoir peindre ce cadre noir dont les dimensions sont déterminées par la dimension de la projection, on peint d'abord un écran de projection avec de la peinture grise, qui renvoie un maximum de nuances colorimétriques et qui brille moins que du blanc ... C'est le gris qu'on utilise toujours dans les expositions vidéos du Jeu de Paume quand on projette sur le mur. Que ce soit une exposition patrimoniale, ou celle d'un artiste contemporain, c'est toujours ce gris. Pour pouvoir peindre le cadre noir, on doit déjà peindre l'écran en gris clair. Des repères sont posés avec des scotches pour que rien ne déborde. Le plus simple c'est de peindre avec l'image projetée pour voir quelles sont les dimensions réelles de l'image. »




Alain Tanguy, régisseur audiovisuel : « Cet objet est une lampe de videoprojecteur dont je reconnais le modèle : il s'agit du Panasonic PTF-300. J'avais changé cette lampe qui arrivait en fin de vie il y a quelques mois, et elle était restée dans le panier de la nacelle qui nous permet d'accéder au plafond et aux projecteurs…
Maintenant cette lampe usée se trouve à la poubelle ! »





On a donc repensé la salle où se trouve également House of Letters et Absence. C'est une salle qui produit, ou du moins propose une réflexion sur l'Histoire, de manière différente dans chaque pièce. L'introduction de Past rend l'ensemble plus lisible. À l'origine il y avait deux projections face à face : Absence et Electric, qui se trouve désormais à l'entrée de l'exposition. Nous avons déplacé non pas pour un problème de sens de l'œuvre mais parce que la relation formelle avec Absence était infructueuse. Ça je crois qu'il fallait le voir pour pouvoir s'en rendre compte. »
Hugo, monteur et artiste : « Quand on a débarqué la semaine dernière, on a cherché une méthode simple pour positionner les vidéoprojecteurs, il fallait qu'on fasse un angle droit entre deux murs, et ce carton au sol, on l'a utilisé comme équerre au début. Il traînait, on s'en est servi ! Et puis finalement il s'est avéré que le parquet était hyper droit, donc on l'a abandonné… »




Anne Racine, responsable de la communication et du mécénat : « Quel est cet objet qui ressemble à un petit ovni ou à un fantôme ?! Avec sa forme oblongue, cet objet baptisé « Phantom » intègre sur une seule et même sphère quatre hauts-parleurs de très grande qualité. Il s’agit donc de réunir dans un objet très compact une enceinte sans fil offrant un son ultra dense avec des basses parmi les plus profondes et des aigus ultra précis. Le partenariat que nous avons mis en place entre Devialet et l’exposition d’Ali Kazma au Jeu de Paume est le fruit d’une rencontre avec Constance Jouven qui a tout de suite eu envie de relever le défi. Dans les œuvres d' Ali Kazma, “le son brut est comme ex-filtré du domaine des images. Un son toujours traité par Ali Kazma avec une précision telle qu’il en devient un acteur des images. Le son, pour l’occasion, accompagne fidèlement les images et, dans le même temps, semble pourtant s’en dissocier. Il surligne ce qui est vu, permet de mieux cerner la nature de ce qui est vu, mais sans prendre toute la place.” (Paul Ardenne, « Un regard pensif », in Travaux). Le son du triptyque vidéo intitulé Tea time, une œuvre spécifique installée à la fin de l’exposition « Souterrain » avec les trois enceintes « Phantom » accrochées en hauteur, nous plongent en immersion dans le rythme et la puissance du verre en fusion et dans la cadence de la production mécanique de cette manufacture de vaisselle en verre.
Pia Viewing : « Au niveau du son l'équipe a beaucoup travaillé dans la salle de Tea Time pour faire en sorte que la richesse des différentes prises de son dans les différents endroits où Ali a filmé soit bien restituée. Ali prend le son en filmant, donc c'est vraiment important car c'est l'audio qui permet de rendre l'ambiance de ce moment où l'artiste est en train de travailler. Il n'introduit jamais de sons extérieurs et c'est très rare qu'il coupe sa bande sonore. Donc le son, comme l'image, est travaillé de manière très intègre. »



Ali Kazma : « Pour moi, le travail se fait en quatre étapes : la phase préparatoire avant le tournage, le tournage, le montage et l'édition de la vidéo, et enfin sa présentation dans un espace. Ces quatre moments sont constitutifs de mon travail. Il est donc indispensable que je sois présent lors de l'installation et de la mise en espace de mes œuvres. L'inverse n'est pas envisageable. Toutes ces vidéos forment un corpus, un corps uni selon les combinaisons et associations que j'établis. C'est très important pour moi d'être présent lors de l'installation pour penser les liens et les rapports entre les œuvres. J'ai eu beaucoup de chance de pouvoir être dans le Jeu de Paume 10 jours d'affilés pour penser cette présentation de mon travail. Avec toute l'équipe, nous avons utilisé tout ce temps pour vivre avec l'espace, avec les œuvres. »

Pia : « Cette exposition présente deux nouvelles pièces, North et Mine spécialement produites en 2017 pour l'exposition et trois pièces très récentes, de 2015 et 2016. Ali, qui se projette dans son œuvre comme dans une archive réajuste et relie les pièces différemment au fur et à mesure. On a cherché à reconstruire une nouvelle proposition à partir des nouvelles pièces. Celles-ci produisent de nouvelles interactions et ajoutent donc de nouvelles données. Le sens se crée continuellement dans ce tissage entre les œuvres. »

Hugo, monteur d'expositions et artiste : « C'est une scie japonaise. Son intérêt, c'est qu'on coupe en tirant (ses dents sont orientées vers le scieur). Alors qu'avec les scies hegoïnes classiques, on coupe en poussant. Le problème c'est qu'on est moins précis en poussant et il arrive que la lame se torde un peu et le résultat est moins net. La scie japonaise permet une coupe ultra précise et très fine. On l'utilise le plus souvent pour couper du bois ou des goulottes en plastique par exemple. C'est un outil qui appartient à notre équipe et que nous avons apporté sur le montage. »


Eïmelia Bagayoko, coordinatrice de l'exposition : « Ali a décidé, comme dans la plupart de ses expositions, de projeter ses vidéos à même le mur et dans un cadre noir, qui est peint lui aussi à même le mur. Pour pouvoir peindre ce cadre noir dont les dimensions sont déterminées par la dimension de la projection, on peint d'abord un écran de projection avec de la peinture grise, qui renvoie un maximum de nuances colorimétriques et qui brille moins que du blanc ... C'est le gris qu'on utilise toujours dans les expositions vidéos du Jeu de Paume quand on projette sur le mur. Que ce soit une exposition patrimoniale, ou celle d'un artiste contemporain, c'est toujours ce gris. Pour pouvoir peindre le cadre noir, on doit déjà peindre l'écran en gris clair. Des repères sont posés avec des scotches pour que rien ne déborde. Le plus simple c'est de peindre avec l'image projetée pour voir quelles sont les dimensions réelles de l'image. »

