Dans la chambre de Vanda, 2000 (c) Pedro Costa 1
Dans la chambre de Vanda, 2000 (c) Pedro Costa 1 © Pedro Costa

Cycle de cinéma

Pedro Costa

Rétrospective et carte blanche


De son premier long-métrage O Sangue (1989) à son dernier film couronné du grand prix et de celui de la meilleure actrice au Festival de Locarno en 2019, le Jeu de Paume est fier de présenter l’ensemble de cette œuvre radicale et puissante.

édito

À Lisbonne, les bureaux de Pedro Costa (né dans cette ville en 1959) se trouvent à deux pas de la gare du Rossio, où des milliers d’hommes et de femmes, venus des quartiers pauvres et des anciennes colonies portugaises, arrivent chaque matin pour travailler dans les magasins et les chantiers du centre de la capitale. Qu’il ait ou non un film à faire, un texte ou un plan à travailler, une visite à rendre ou son aide à apporter, le cinéaste portugais prend le train dans la direction inverse, celle des quartiers où habitent ses illustres acteurs Ventura, Vitalina, Vanda, Pango ou Lento.

Pedro Costa part tourner au Cap-Vert dès son deuxième film Casa de Lava en 1994. Il en revient avec des lettres à distribuer aux proches venus chercher du travail à Lisbonne, et se met ainsi à fréquenter le vaste bidonville de Fontainhas. Sur le tournage d’Ossos en 1997, les projecteurs perturbent les nuits des maçons et des femmes de ménages obligés de se lever à l’aube ; un contresens pour Costa qui l’amène à repenser entièrement sa manière de faire du cinéma, si ce n’est le cinéma même. Il éteint la lumière et revient seul, parfois accompagné d’un preneur de son, filmer avec une petite caméra numérique une jeune junkie dans sa chambre, pendant que Fontainhas disparaît dans le fracas des pelleteuses. Mais il ne fait pas un documentaire : avec Vanda, il construit des scènes, du temps, des plans hiératiques, denses et implacables.

Alors que le quartier a laissé place à des bretelles d’autoroute, sa communauté s’est éparpillée dans des logements sociaux à la blancheur clinique (En avant jeunesse, 2007), dans d’autres bidonvilles voisins (Vitalina Varela, 2019), quand ils ne sont pas condamnés à errer dans les limbes des hôpitaux (Cavalo Dinheiro, 2014) et des terrains vagues (Tarrafal, 2007, et autres films courts). Mais le souvenir de Fontainhas et de sa communauté demeurent comme un pays rêvé, un pays de revenants si proche en vérité de celui qu’avaient su fabriquer les studios du cinéma classique, dont Costa combine l’éthique de travail quotidien avec la persévérance formelle des grands cinéastes modernes, d’Antonio Reis auprès de qui il a étudié, à Straub et Huillet qu’il a filmés dans Où gît votre sourire enfoui ? (2003). De son premier long-métrage O Sangue (1989) à son dernier film couronné du grand prix et de celui de la meilleure actrice au Festival de Locarno en 2019, le Jeu de Paume est fier de présenter l’ensemble de cette œuvre radicale et puissante. Co-programmateur de cette rétrospective, Pedro Costa viendra en présenter les séances avec la complicité d’invités nombreux.

Antoine Thirion

Partenaires

La Maison Chanel a choisi d’apporter son soutien à l’événement.

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En partenariat avec la Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France.

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Manifestation organisée dans le cadre de la Saison France-Portugal 2022.

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Remerciements à Canelas pour sa généreuse contribution.

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Média associé

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