Portrait filmé
Soulèvements [Uprisings]
« Soulèvements » est une exposition transdisciplinaire sur le thème des émotions collectives, des événements politiques en tant qu’ils supposent des mouvements de foules en lutte : il sera donc question de désordres sociaux, d’agitations politiques, d’insoumissions, d’insurrections, de révoltes, de révolutions, de vacarmes, d’émeutes, de bouleversements en tous genres.
C’est une interrogation sur la représentation des peuples, au double sens — esthétique et politique — du mot « représentation ». L’exposition se fonde sur un travail historique et théorique que Georges Didi-Huberman tente de mener depuis quelques années, notamment à travers une série d’ouvrages intitulés L’oeil de l’histoire et dont les derniers affrontent la question de l’« exposition des peuples » ainsi que de l’émotion en tant qu’elle serait à ne pas exclure d’une anthropologie politique.
La figure du soulèvement sera déclinée à travers divers médiums : manuscrits d’écrivains, peintures, dessins, gravures, photographies, films. Ceux-ci, parce que la représentation des peuples en mouvements — depuis Griffith et Eisenstein jusqu’aux réalisateurs d’aujourd’hui — est l’une des grandes affaires du cinéma, feront l’objet d’une attention particulière qui donnera sans doute à l’exposition son style particulier.
Le parcours de l’exposition suit un cheminement sensible et intuitif, à travers cinq grandes parties : Éléments, Gestes, Mots, Conflits, Désirs.
« Uprisings » is a trans-disciplinary exhibition on the theme of human gestures that raise up the world or rise up against it: collective or individual gestures, actions or passions, works or thoughts.
They are gestures which say no to a state of history that is considered too “heavy” and that therefore needs to be “lifted” or even sent packing. They are also gestures that say yes to something else: to a desired better world, an imagined or adumbrated world, a world that could be inhabited and conceived differently.
These figures of uprising and up-raising will range freely across mediums: paintings, drawings, prints, video installations, photographs, fiction films, documentary images, writers’ manuscripts, tracts, posters, etc., without hierarchies. The exhibition sequence will follow a sensitive, intuitive path along which the gaze can focus on exemplary “cases” treated with a precision that prevents any kind of generalisation. We will be mindful not to conclude, not to dogmatically foreclose anything. The sequence will comprise five main parts: elements, gestures, words, conflicts, desires.