Superpixel, mission photo sur le sport amateur

Guillaume Martial, <em>FOLDING - Le Cerceau</em>,
Guillaume Martial, FOLDING - Le Cerceau, 2014 © Guillaume Martial

À l’occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024, le Jeu de Paume et le Paris Université Club s’associent pour proposer une mission photographique sur le sport amateur à six artistes, de générations et de styles variés.

Pendant trois mois, du 13 juin au 17 septembre 2023, ces artistes pratiquent un sport de leur choix avec les adhérents du PUC et mènent un projet de création personnelle autour du sport amateur, tant dans les installations du PUC que dans les clubs omnisports d’Île-de-France. À travers ce projet, ils portent un regard artistique et exigeant sur un univers auquel habituellement les artistes s’intéressent peu, pour bâtir une vision inédite, sensible et populaire du sport amateur.

Florence At s’intéresse au handisport et propose plus particulièrement une vision poétique du para athlétisme ; Marvin Bonheur, ayant longtemps pratiqué le handball, renoue avec les terrains et les coulisses de ce sport collectif de passes à la main ; Aglaé Bory questionne la pratique des sports aquatiques sur la Seine en Île-de- France ; Aché Issakha, qui met en lumière les disciplines outdoor en banlieue parisienne, nous emmène en randonnée ; Salomé Guilloret poursuit une recherche autour de l’escrime qu’elle a découvert à l’occasion d’une série sur le penthathlon réalisée avec Élodie Clouvel ; et Guillaume Martial, avec l’humour qui le caractérise, approfondit son travail sur le corps sportif et ses espaces de jeu.

Ces résidences en milieu sportif sont accompagnées d’un programme de stages organisés par l’association Analog Sport, liant photographie argentique et pratique sportive à destination des jeunes franciliens âgés de 12 à 25 ans qui ne partent pas en vacances, rassemblant une centaine de jeunes autour de « Super Pixel ».

La mission Superpixel s’attache à proposer un projet durable et inclusif dans toutes ses facettes; il cherche à développer la pratique de la photographie argentique pour tous tandis qu’en s’intéressant au handisport, il met en lumière le sport pour tous.

La restitution

Les projets sont restitués en septembre 2023, à plusieurs occasions et dans divers formats.
Le Jeu de Paume accueille une table-ronde mardi 12 septembre 2023 tandis qu’une exposition est réalisée au sein du PUC le 17 septembre 2023 à l’occasion du festival « Formes Olympiques x PUC ».
Il s’agit d’inventer avec les artistes de nouvelles manières de montrer des photographies : affichage intérieur/extérieur, projection, sets de table, tee-shirts imprimés en référence aux tenues sportives… afin que la photographie envahisse les espaces sportifs (terrains, vestiaires, PUC Social Club…).

Ces présentations sont accompagnées d’échanges afin de renforcer l’esprit de participation et de partage entre sportifs et photographes.

D’autres restitutions sont également réalisées, auprès des jeunes ayant suivi les stages d’Analog sur le territoire du Grand Paris et dans une structure sportive de la FFCO. La Fondation Swiss Life valorisera également le travail de l’artiste Florence At dans le cadre de sa mission d’engagement solidaire.

Les photographes

Florence At

Diplômée du CE3P d’Ivry-sur-Seine, formée au photojournalisme, Florence At s’est spécialisée dès 1998 dans l’univers du sport au sein de l’agence Vandystadt. Elle pratique d’autres champs, tant en corporate qu’en documentaire, en France et à l’étranger, au sein du collectif Divergences Images, et mène des projets personnels qui traitent de l’absence, de l’oubli, et de la notion du temps. Elle a reçu le Prix Canon Europe en 2018 et a été exposé à de nombreuses reprises, notamment lors des nuits photos du festival d’Arles. Formatrice depuis 2000, elle est l’auteure de plusieurs livres techniques sur la photographie. Elle a également créé le festival Sprint dont la première édition a eu lieu en 2023 à Albi.

Pour ce projet, Florence At s’intéresse au handisport et propose une vision poétique du para athlétisme.

Florence At, <em>Maxime Valet</em>,
Florence At, Maxime Valet, 2017, © Florence At

Aglaé Bory

Après avoir étudié l’histoire de l’art à l’université d’Aix-en- Provence et la photographie à l’École Nationale de Photographie d’Arles, Aglaé Bory vit et travaille depuis vingt ans à Paris où, en marge de son travail personnel, elle collabore régulièrement avec la presse et des agences de communication. Son travail photographique se situe entre documentaire et fiction, autour de la figure humaine à travers le portrait, l’autoportrait et les paysages humains. Le travail d’Aglaé Bory a été présenté dans le cadre de plusieurs festivals et a fait l’objet de différentes expositions individuelles et collectives. Aglaé Bory fait partie du corpus de travaux photographiques France(s) Territoire Liquide dont un livre est publié aux Éditions du Seuil. Pour accompagner la saison 2021-22 du Grand Théâtre de Lorient, elle est invitée à réaliser un travail de portraits en résidence, L’Empreinte. En 2022, elle fait partie des photographes sélectionnés pour La Grande commande photographique nationale de la BNF / Ministère de la Culture, avec son projet L’Art en Jeu.

Pour ce projet, Aglaé Bory questionne la pratique des sports aquatiques sur la Seine en Île-de-France.

Aglaé Bory, <em>Au loin nos paysages</em>
Aglaé Bory, Au loin nos paysages 2014, © Aglaé Bory

Marvin Bonheur

Marvin Bonheur (né en 1991) a grandi en Seine-Saint-Denis, là où l’espoir est une denrée rare. Comme tout son entourage, il traîne, il joue et comprends vite qu’il portera toute sa vie ce qu’il est et d’où il vient. En 2014, il entame son projet Alzheimer, une série sur des lieux hantés du 93, réalisée avec un appareil compact argentique 35 mm. Dans le second volet, Thérapie il poursuit sa quête de compréhension de ce territoire et de sa propre identité. Il clos la trilogie avec Renaissance une revanche en images qui pointe encore la stigmatisation des origines et les stéréotypes. Marvin Bonheur est également l’un des contributeurs de B-Side qui questionne les phénomènes sociétaux et culturels à travers le prisme de la photographie et de la création, sur ce que cela signifie d’être afropéen.

Pour ce projet, Marvin Bonheur, ayant longtemps pratiqué le handball, renoue avec les terrains et les coulisses de ce sport collectif de passes à la main.

Marvin Bonheur, <em>Le Can - Aulnay</em>,
Marvin Bonheur, Le Can - Aulnay, 2022, © Marvin Bonheur

Salomé Guilloret

Salomé Guilloret, photographe, est née en 2004. Elle vit et travaille à Paris. Elle découvre la photographie en 2018 avec un premier boîtier numérique et s’oriente en lycée professionnel de la photographie et de l’image dans le but d’apprendre la technique et de se professionnaliser. Elle développe son travail photographique en numérique et en argentique sur la mode lifestyle, documentaire et le sport. Elle a notamment collaboré avec Marvin Bonheur en tant qu’assistante photographe et a collaboré avec Analog Sport pour différents projets photographiques. Zone Mixte, au Consulat Voltaire en 2022, est sa première exposition.

Pour ce projet, Salomé Guilloret poursuit une recherche autour de l’escrime qu’elle a découvert à l’occasion d’une série sur le Penthathlon réalisée avec Élodie Clouvel.

Salomé Guilloret, <em>Fatimata 2</em>,
Salomé Guilloret, Fatimata 2, 2022, © Salomé Guilloret

Aché Issakha

Aché Issakh, âgée de 24 ans commence la photographie argentique avec Analog Sport en 2022 et en juin dernier elle part en expédition à la montagne pour la première fois à l’occasion de la première cordée 100 % féminine du 93. C’est lors de sa dernière exposition collective Hors-Limite avec Analog Sport qui visait à se questionner sur les sports élitistes qu’elle va se focaliser plus précisément sur les sports exclus de banlieue. En février, elle crée sa propre association sportive et artistique « OUR SUMMIT » qui vise à promouvoir les sports outdoor et démocratiser la photographie dans les banlieues. Aujourd’hui, elle s’est lancée le défi de gravir les 7 plus hauts sommets du monde.

Pour ce projet, Aché travaille sur l’observation des randonnées pédestres.

Aché Issakha, <em>Abdou, personnage singulier</em>,
Aché Issakha, Abdou, personnage singulier, 2022, © Aché Issakha

Guillaume Martial

Né en 1985 en Normandie, Guillaume Martial est un photographe et vidéaste français. Après 10 ans de patinage artistique, il étudie le cinéma et l’image animée. Inspiré par le cinéma burlesque, le sport ou le monde du cirque, Guillaume Martial construit des narrations visuelles avec l’espace en interprétant des personnages avec poésie et humour. Son travail soulève la question de la place de l’homme dans l’environnement. En 2015, il a reçu le prix HSBC pour la photographie et publié une monographie Slap-Stick aux éditions Actes- Sud. Il expose régulièrement dans des galeries, festivals et institutions.

Pour ce projet, Guillaume Martial, avec l’humour qui le caractérise, approfondit son travail sur le corps sportif et ses espaces de jeu.

Le projet est soutenu par la Ville de Paris, la DRAC Île-de-France, la Région Île-de-France, la Fondation Swiss Life ; la Société du Grand Paris, la Métropole du Grand Paris et Paris 2024-Olympiade culturelle dans le cadre de l’appel à projets Partage ton Grand Paris – Vivants voyageurs.