1862-2024, l'histoire du Jeu de Paume

Lieu de pratique sportive, musée parisien et aujourd’hui centre d’art dédié à la diffusion de l’image et de la photographie… Découvrez les 1001 vies de cette institution emblématique du jardin des Tuileries

Recueil iconographique. Les Tuileries, le Jeu de Paume (Paris)
Recueil iconographique. Les Tuileries, le Jeu de Paume (Paris) Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
© Ville de Paris / BHVP

1862

En 1861, la construction de l’Opéra Garnier engendre la destruction d’une salle de jeu de paume (sport de raquettes, ancêtre du tennis) située passage Sandrié dans le 9e arrondissement de Paris. Napoléon III autorise le club à s’installer à l’angle nord-ouest du jardin des Tuileries. La nouvelle salle du jeu de paume, construite par l’architecte Melchior Viraut est inaugurée le 29 janvier 1862. Sa construction reprend, par souci de symétrie et de composition urbaine, les principes décoratifs du bâtiment voisin de l’orangerie, conçu neuf ans auparavant.

1900

Du 14 mai au 28 octobre 1900, Paris accueille, en parallèle de l’Exposition Universelle, la deuxième édition des Jeux Olympiques modernes. La terrasse du Jeu de Paume dans le jardin des Tuileries est le site de compétition pour les épreuves d’épée, immortalisées par le reporter sportif Jules Beau. Les épreuves de longue paume sont quant à elles disputées dans le jardin du Luxembourg.

1909-1922

Le tennis ayant pris l’ascendant sur le jeu de paume, le bâtiment est abandonné et devient une galerie d’exposition. C’est la première fois dans l’histoire de l’art occidental qu’un édifice dont ce n’est pas la fonction d’origine s’ouvre à la présentation d’œuvres d’art.

Recueil iconographique. Les Tuileries, le Jeu de Paume (Paris)
Recueil iconographique. Les Tuileries, le Jeu de Paume (Paris) Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
© Ville de Paris / BHVP

1914-1918

Pendant la Première Guerre mondiale, le bâtiment abrite un service de distribution de tickets de rationnement.

1922-1939

La salle devient une annexe du musée du Luxembourg et présente la section des écoles étrangères contemporaines, ce qui marque l’entrée de l’art contemporain dans le lieu. Entre 1929 et 1932, une campagne de travaux vise à adapter le bâtiment à sa nouvelle fonction muséale.

Tuileries, vue sur la place de la Concorde et le musée du Jeu de Paume : photographie de presse
Tuileries, vue sur la place de la Concorde et le musée du Jeu de Paume : photographie de presse 1928 Agence Rol
© Bibliothèque nationale de France

1939-1944

Réquisitionné par les nazis, le musée devient le lieu de transit et d’entrepôt des œuvres d’art spoliées par l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg.
Rose Valland, assistante de conservation au musée, entre dans l’histoire comme une figure de la Résistance qui joue un rôle décisif dans le sauvetage de plus de 60 000 oeuvres d’art spoliées par les nazis aux institutions françaises et aux familles juives pendant l’Occupation.

1944-1946

La Commission de récupération artistique nationale s’installe dans les locaux du musée du Jeu de Paume et rend les œuvres spoliées durant la guerre, grâce à l’inventaire réalisé par la résistante Rose Valland.

1947-1986

En 1947, le département des peintures du musée du Louvre fait installer au musée du Jeu de Paume les collections impressionnistes qui y sont exposées jusqu’à l’ouverture du musée d’Orsay en 1986.

© Jeu de Paume

1991-2004

Après la reconstruction intérieure du bâtiment sur les plans d’Antoine Stinco, la Galerie nationale du Jeu de Paume devient un lieu d’art moderne et contemporain à l’initiative de Jack Lang. Elle est dirigée par Alfred Pacquement puis par Daniel Abadie.

La mezzanine du Jeu de Paume
La mezzanine du Jeu de Paume

2004

Jean-Jacques Aillagon, ministre de la Culture et de la Communication, décide de fusionner le Centre national de la photographie, le Patrimoine photographique et la Galerie nationale du Jeu de Paume en un seul établissement qui, présidé par Alain Dominique Perrin, sera dirigé par Régis Durand de 2004 à 2006, par Marta Gili de 2006 à 2018, puis par Quentin Bajac depuis mars 2019.
Le Jeu de Paume est un centre d’art et un lieu de référence pour la diffusion de l’image des XIXe XXe et XXIe siècles, de la photographie au cinéma, de la vidéo à l’installation et à la création en ligne. Une programmation variée d’expositions mais aussi de cycles de cinéma, de colloques, de séminaires, d’activités éducatives ou encore de publications fait se côtoyer artistes reconnus et talents à découvrir.

File d'attente avant l'ouverture de l'exposition <em>Chefs-d'œuvre photographiques du MoMA</em>
File d'attente avant l'ouverture de l'exposition Chefs-d'œuvre photographiques du MoMA © Jeu de Paume / Nicolas Krief

2010

Le Jeu de Paume initie la présentation au château de Tours d’expositions à caractère historique qui, auparavant accueillies par l’Hôtel de Sully à Paris, valorisent les donations faites à l’État et les fonds d’archives conservés par des institutions publiques ou privées, françaises et étrangères. Depuis 2023, le Jeu de Paume présente également au château de Tours des expositions mettant en avant la scène photographique contemporaine et émergente avec notamment la présentation des lauréats du Prix Niépce.

Façade du château de Tours pendant les expositions Juliette Agnel. Pierre, feuille, silex et Gerda Paliušytė. Tu me regardes
© Jeu de Paume / François Lauginie

2024

En 2024, le Jeu de Paume fête ses 20 ans d’existence en tant que centre d’art dédié aux images. À cette occasion, l’institution réaffirme sa position de lieu de référence pour la diffusion de l’image des XIXe, XXe et XXIe siècles sous toutes ses formes en transformant son auditorium de 90 places en véritable salle de cinéma classée art et essai par le CNC, proposant environ 400 séances de cinéma par an, à travers une programmation axée « Recherche et Découverte ».